Ghost in the Shell // De Rupert Sanders. Avec Scarlett Johansson, Pilou Asbaek et Takeshi Kitano.
Adapter Ghost in the Shell n’était sûrement pas ce qu’il y avait de plus facile. Je ne connais pas les mangas d’origine de Shirow Masamune (probablement car le manga n’est pas mon genre fétiche), mais je connais le nom et la place que cette oeuvre a pour certains. C’est laissé entre les mains de Rupert Sanders que Ghost in the Shell tente de prendre vie au cinéma. Connu pour avoir réalisé Blanche Neige et le chasseur (mais plus connu pour toute l’histoire qu’il y a eu avec Kristen Stewart autour de ce film qu’autre chose), le réalisateur a le mérite de faire quelque chose de visuellement sympathique. Ce film d’anticipation a un côté crépusculaire et envoûtant qui sait tout de suite nous mettre dans l’ambiance. Ce que je trouve dommage dans Ghost in the Shell c’est le script d’Ehren Kruger (Transformers l’âge de l’extinction), William Wheeler (Faussaire) et Jamie Moss (Au bout de la nuit) qui laisse passer au second plan toutes les questions métaphysiques qu’il y a derrière ce genre de films habituellement. On perd donc un peu l’intelligence de la SF au profit d’un film qui préfère s’enfoncer dans l’action. Et l’action n’est pas toujours efficace non plus, malgré la bonne volonté qu’il y a derrière. Ghost in the Shell est ici l’adaptation live des films d’animation Ghost in the Shell et Ghost in the Shell 2 Innocence datant de 1995 et 2004.
Dans un futur proche, le Major est unique en son genre: humaine sauvée d’un terrible accident, son corps aux capacités cybernétiques lui permet de lutter contre les plus dangereux criminels. Face à une menace d’un nouveau genre qui permet de pirater et de contrôler les esprits, le Major est la seule à pouvoir la combattre. Alors qu’elle s’apprête à affronter ce nouvel ennemi, elle découvre qu’on lui a menti : sa vie n’a pas été sauvée, on la lui a volée. Rien ne l’arrêtera pour comprendre son passé, trouver les responsables et les empêcher de recommencer avec d’autres.
Je ne connaissais rien de Ghost in the Shell avant d’aller le voir. Je ne pouvais donc que me faire ma prendre idée sur l’oeuvre et ce que le cinéma hollywoodien a voulu en faire. Cela passe donc à la moulinette et le film manque clairement de substance qui aurait pu le rendre vraiment envoûtant au delà de sa mise en scène. Rupert Sanders a le mérite de faire des trucs sympathiques avec ce qu’il a entre les mains mais le film ne se donne à côté jamais les moyens de quoi que ce soit. Scarlett Johansson tente de son côté de faire de son mieux avec le peu que son personnage a entre les mains. Si elle ne s’en sort pas trop mal, son personnage est un peu trop vide pour réellement ressentir les émotions que Ghost in the Shell est sensé faire passer à certains moments où elle commence à retrouver sa vraie identité, son passé. Pour une histoire qui parle de « ghost » (aka d’âme), je pensais que cela allait être beaucoup plus pertinent et surprenant mais il n’en est rien. Le film suit un chemin trop uniformisé et pas suffisamment original. Rupert Sanders de son côté ne peut pas faire grand chose pour sortir le film de ses rails. Je pense que Ghost in the Shell peut valoir le coup si l’on ne connait pas l’oeuvre d’origine (ou alors le contraire) mais je n’ai pas été aussi emballé par le tout que je n’aurais pu l’espérer et ça c’est bien dommage. Du coup, je me suis retrouvé face à un film d’anticipation, un brin ennuyeux qui n’est jamais aussi intelligent qu’il ne veut le paraître.
Note : 4/10. En bref, une déception.