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Le 25 mars 1957 ont été signés les Traités de Rome, acte fondateur de ce qui est appelé aujourd’hui "l’Union européenne". 60 ans plus tard, ce projet européen a été critiqué mais l’attachement des citoyens à la construction européenne est bien présent. Pour cet anniversaire, des initiatives ont été organisées, permettant aussi une réflexion sur le futur de l’Europe.
La plateforme des "Euro-citoyens" et le mouvement associatif ont organisé, avec le soutien de la Commission européenne et du ministère des Affaires étrangères et du Développement international, un dialogue citoyen sur l'Europe. Plus de 250 participants étaient réunis au quai d’Orsay dont de nombreux jeunes engagés venus pour dialoguer sur les enjeux de la construction européenne.
Dès 14h, les citoyens européens ont été accueillis au ministère des Affaires étrangères. Le rendez-vous a débuté par un accueil convivial et une présentation d'associations et d'institutions européennes. Des stands d'information et d'animation sont venus apporter une touche de pédagogie et d'humour avec des entretiens personnalisés et des jeux ludiques sur l'Europe.
Puis le débat a démarré à 15h30 en présence du ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault, du commissaire européen Pierre Moscovici et d'Anne Marie Autissier, sociologue de la culture et des médias, directrice de l'Institut d'études européennes de Paris. Le débat était animé par Nora Hamadi, journaliste à Public Sénat et scénarisé par Nicolas Vadot, dessinateur de presse. Puis un concert de John Gravy a clôturé ce rendez-vous. Cet anniversaire a permis d’exprimer un fort sentiment d’appartenance à l’Europe de la part de l’ensemble des citoyens présents.
Quels sont les prochains défis de l’Europe? Quel rôle pourra jouer l’Europe sur la scène internationale? La place du Royaume-Uni et le rapport de force économique entre la France et l’Allemagne? Les caricaturistes se moquent aussi de la supposée lenteur de la construction européenne en ce qui concerne par exemple la mise en œuvre du traité ou le choix d’une capitale pour l’Europe.
Lors du débat, le ministre est revenu sur l'importance de préserver les acquis, les garanties fondamentales, en rappelant que le temps des régimes autoritaires n'est pas si loin... La question des réfugiés a soulevé le débat. Pierre Moscovici a rappelé que suite aux guerres en Syrie, en Turquie et plus généralement au Moyen-Orient, 800.000 enfants étaient "dans la nature". Qu'il fallait une prise en charge, qu'il y avait un devoir de la part de l'Union européenne de les accueillir et de les accompagner.
Mais malgré les accords politiques de répartition, plusieurs pays ne respectent pas ce principe de solidarité, comme la Hongrie. La question du développement de l'Afrique a également soulevé des questions de la part du public. "Il faut que l'Europe mette le paquet pour aider l'Afrique", a souligné Jean-Marc Hérault. La question de la sortie de l'Europe pour la France a été posée, très vite le ministre et le commissaire européen ont réaffirmé l'importance pour la France de rester dans l'Europe. Mais ils ont soulevé les problèmes de communication, de relais, au niveau des pays, des régions, des territoires. "Expliquer l'Europe, ce n'est pas simplement distribuer des brochures, c'est organiser des réunions, c'est expérimenter le programme Erasmus et que ce programme soit accessible à tous les jeunes", a souligné le ministre. "L'Europe manque d'incarnation", a fait remarquer Anne-Marie Autissier. "Il y a également un problème d'articulation entre ceux qui font et ceux qui transmettent. Le problème est politique, les pro-européens devraient cesser d'être timides", a ajouté Pierre Moscovici. Le point à améliorer selon le public qui était présent est de mieux associer les citoyens aux décisions européennes.
La question démocratique semble essentielle pour les citoyens. La nécessité de mettre en place un code européen des affaires avec des règles communes, de repenser le rapport au libre-échange, de supprimer les sièges des députés européens britanniques pour les utiliser et les répartir autrement, de mettre en place un ministre transnational pour créer du lien entre le parlement européen et les citoyens européens et de renforcer l'égalité hommes - femmes ont été abordés. La suppression improbable du Conseil européen mais la mise en place d'un numéro de téléphone européen, sorte de représentation au sommet, semble être une bonne initiative. Réformer le marché du travail, réfléchir à des politiques sociales et d'investissement sont aussi d'actualité.
Aller vers une Europe plus sociale en trouvant des compromis avec les partenaires sociaux, recréer de la confiance face au danger nationaliste, sortir de la phase d'austérité à tout prix et trouver de nouvelles ressources pour le budget de l'Europe, encore trop petit, semblent être les prochains défis de l'Europe.