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En 2013, le géant américain Microsoft rachetait le secteur smartphone de la multinationale Nokia. Dans le même temps l’industrie du papier, (dont le groupe finlandais Stora Enso est le deuxième plus gros producteur mondial), se fragilisait avec l’apparition de la digitalisation depuis les années 2000. Les conséquences n'ont pas tardé pas à se faire sentir: le chômage de masse s’est installé et près de 10% des travailleurs se sont retrouvés sans emploi. Face à cette situation de précarisation de sa population, le gouvernement finlandais de centre droit a pris une décision importante: tester pendant deux ans le revenu universel de base.
Le pays nordique a décidé depuis peu de mettre en place le "perustulo" progressivement. Pendant 2 ans, seulement 2.000 chômeurs de 25 à 58 ans tirés au sort pourront toucher la somme de 560 euros par mois. Les citoyens désignés ne peuvent pas refuser ce revenu tout comme il ne peuvent pas quitter la Finlande plus de trente jours. Enfin, ce revenu de base qui remplace leur assurance-chômage n’empêche en rien ces personnes de cumuler ce revenu avec d’autres emplois. En 2019 le pays fera un bilan et tirera les conclusions de cette expérience novatrice. Selon les chiffres de l’université d’Oxford, 47% des emplois mondiaux actuels sont amenés à disparaitre dans les vingt prochaines années.
La Finlande prouve qu’à défaut d’appliquer ce système à long terme, il est possible de tester concrètement sur une société ce nouveau système de pensée économique. Une seule question revient néanmoins: à terme le revenu de base luttera-t-il pour une adaptation intelligente des mutations du marché du travail où fragilisera-t-il l’emploi avec l’uberisation de celui-ci? Certains pays semblent encore sceptiques.
La France, comme de nombreux pays européens et mondiaux, sort d’une longue période d’augmentation du chômage. Les deux derniers quinquennats, gérés par des gouvernements de droite puis de gauche n’ont pas su enrayer durablement cette augmentation du chômage. À trois semaines des élections présidentielles, un quart des électeurs français dit vouloir se tourner vers le parti de Marine Le Pen pour marquer une rupture concrète avec les politiques économiques menées depuis quelques années dans l’hexagone. Et si cette rupture avec le système économique défaillant naissait grâce à la mise en place d’un revenu universel? Mais qui va payer? Pour quoi? Et combien?
Le candidat du parti socialiste Benoît Hamon est sans doute celui qui croit le plus en cette mesure: c’est l’une de ses idées fortes pour sa campagne électorale. Ce dernier prévoit de verser 600 euros par mois à l’ensemble des Français ayant plus de 18 ans et non retraités dès le 1er janvier 2018. Ce à quoi il ajoute deux conditions pour pouvoir obtenir ce revenu: ne plus être rattaché à la feuille d'impôt de ses parents et ne pas toucher plus de 1,9 fois le salaire minimum (Smic) mensuel, soit 2.185 euros net. À terme, ce serait 19 millions de français qui pourraient en profiter. Pour financer ce projet estimé autour de 40 milliards d’euros, Hamon a annoncé qu’il supprimerait des baisses de charges liées au crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi.
Sur le papier cette idée à de quoi faire rêver. Pourtant beaucoup de citoyens et élus y sont encore farouchement opposé. À l’heure où le travail est de moins en moins disponibles dû notamment à la robotisation du travail, il semblerait que nous n’ayons d’autre choix que de revoir notre rapport au monde du travail, mais dans quel sens?