Magazine Humanitaire

Prendre en charge la dépression pour lutter contre la malnutrition

Publié le 07 avril 2017 par Cmasson

Les études montrent que la dépression maternelle diminue la capacité des femmes à prendre soin de leurs enfants, à les allaiter, à accéder aux services de santé et constitue un des déterminants de la sous-nutrition et des retards de développement chez l’enfant.

C’est pourquoi nous associons la Santé Mentale et les Pratiques de Soins (SMPS) infantiles dans la prévention et le traitement de la malnutrition. Depuis 15 ans, notre secteur SMPS travaille avec les femmes enceintes, les mères de très jeunes enfants en groupes ou en individuel pour prévenir et traiter la dépression périnatale, améliorer les pratiques de soins infantiles et soutenir le développement et la croissance de l’enfant. Nous formons également des sages-femmes et des agents de santé pour prévenir et identifier les cas de dépression et les diriger vers les services adéquats. Enfin, un travail avec la communauté et le reste de la famille est indispensable pour soutenir les femmes et partager les rôles et responsabilités autour de la grossesse et de la prise en charge des très jeunes enfants.

Nos équipes développent des programmes de ce type, par exemple, en Birmanie, au Népal, en République Centrafricaine sur un site de déplacés à Bangui et au Tchad.

Dans les urgences humanitaires, la dépression est l’une des conséquences possibles de la situation de crise et des pertes subies par les populations. Les personnes peuvent alors se sentir impuissantes, perdre espoir et se sentir incapables de survivre au quotidien. Des traitements efficaces existent et il est indispensable de soigner la dépression le plus rapidement possible pour éviter que ne s’ancrent des problèmes difficilement réversibles par la suite.

En réponse aux urgences, nous mettons en place des programmes de soutien aux personnes en détresse par des équipes de psychologues et de travailleurs psychosociaux. Ces programmes visent à améliorer le bien-être psychosocial et psychologique des populations, de diminuer leur souffrance psychologique et de leur permettre de retrouver une vie plus normale. Ainsi les personnes retrouvent une capacité à s’occuper de leur famille, aller à l’école, mener leurs tâches quotidiennes, accéder aux services  existants, travailler, etc. C’est le cas par exemple en Ethiopie  dans le camp de réfugiés de Gambella, au lac Tchad en réponse à la crise, ou encore en Ukraine depuis l’éclatement du conflit en 2014.

Ces interventions sont parfois combinées avec nos autres secteurs d’activités, selon les besoins identifiés comme dans le cas des épidémies où nous accompagnons entre autres, les malades et les familles endeuillées. Des entretiens psychologiques peuvent par exemple être menés en lien avec nos activités en Sécurité Alimentaire, afin d’optimiser l’effet du programme.

La prise en charge de la dépression se fait aussi dans les Tentes Mère-Bébé que nous développons dans les urgences et qui combinent soutien au développement et protection de  l’enfant, prise en charge psychologique des parents et de l’enfant, et prévention de la malnutrition.

Crédit photo : Daniel Burgui pour Action contre la Faim 


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