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Quoique je te perde de vue

Par Vertuchou

Quoique je te perde de vue à travers les arbres, je n'ai pas besoin de te voir
pour te retrouver ; quelque chose de toi que je ne puis dire reste pour moi
dans l'air où tu passes, sur l'herbe où tu t'assieds.
Lorsque je t'approche, tu ravis tous mes sens. L'azur du ciel est moins beau
que le bleu de tes yeux; le chant des bengalis, moins doux que le son de ta voix.
Si je te touche seulement du bout du doigt, tout mon corps frémit de plaisir.

Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre, Paul et Virginie

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