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Carl Tausig dans les Lettres intimes d' Amy Fay

Publié le 09 avril 2017 par Luc-Henri Roger @munichandco

Carl Tausig dans les Lettres intimes  d' Amy Fay

Voici la présentation que donnait Léon Vallas en mai 1908 dans la Revue musicale de Lyon des Lettres intimes d'une musicienne américaine au moment de la parution de la traduction française de l'ouvrage.

S ous ce titre, paru à Paris, chez Dugarric, Mme B. Sourdillon a eu l'heureuse idée de traduire en français un ouvrage bien connu en Amérique, en Angleterre et en Allemagne : Music Study in Germany, de Amy Fay.

Miss Amy Fay, née à la Louisiane, vint en Europe pour étudier le piano, successivement avec Tausig, Kullak, Liszt et Deppe. Ses impressions d'études avec ces divers maîtres, elle les envoyait régulièrement en des lettres à sa famille. Ce sont ces lettres qui sont publiées sous le tire des Lettres intimes. Vincent d'Indy, qui rencontra à Weimar miss Amy Fay, a écrit pour ce livre une charmante préface dans laquelle il signale l'intérêt soutenu et captivant des lettres de la pianiste américaine, la vérité du portrait de Liszt épars en plusieurs lettres, petit chef-d'oeuvre de vérité et d'observation. Ces lettres, intéressantes pour tous les musiciens, le sont plus encore pour les pianistes, en raison de l'exposé très vivant des différentes méthodes de Tausig, Liszt ou Deppe. " On ne peut nier, écrivait Grove, la sincérité et la fraîcheur de ces lettres. On peut sourire de l'enthousiasme de leur auteur, de la promptitude avec laquelle elle change de méthode et abandonne ce qu'elle a déjà appris, sur l'injonction d'un nouveau professeur, de la certitude avec laquelle elle annonce que chaque nouvel artiste qu'elle connaît est le meilleur qu'elle ait jamais entendu, de ses prédictions confiantes et glorieuses - pas toujours, hélas ! réalisées - mais on ne peut qu'admirer son inébranlable détermination, l'ardeur artistique avec laquelle elle profite le plus possible de toute occasion, la facilité avec laquelle tout cela est brillamment décrit, ainsi que les personnes placées successivement devant nous avec leur caractère et leurs habitudes ". . Voilà vraiment un livre que tous les amateurs de musique devraient lire.

...et particulièrement les personnes qui s'intéressent à Carl Tausig et à Franz Lizt, deux grands artistes très proches de Richard Wagner. Les Lettres intimes, parues en anglais dès 1880, puis en allemand en 1882,peuvent se lire en ligne dans l'édition anglaise sur archive.org et dans l'édition française sur Gallica.

Carl Tausig dans les Lettres intimes  d' Amy Fay

Extraits de quelques lettres évoquant Carl Tausig

Gotha, le 27 juillet 1871.

Berlin, le 31 août 1871.

Berlin, le 2 octobre 1871.

Liszt aimait Tausig comme s'il eût été son entant, et c'est toujours avec satisfaction qu'il joue de sa musique. La mort de Tausig fut un coup pour Liszt qui répétait souvent : "Il sera l'héritier de mon jeu". Je crois qu'il espérait revivre en Tausig, car il dit fréquemment n'avoir jamais rencontré talent semblable au sien.

Je donnerais beaucoup pour les avoir vus ensemble; Tausig était un homme étonnamment intelligent, captivant, et je peux comprendre l'empire qu'il avait pris sur Liszt. On dit cependant qùe c'était le plus mauvais sujet que l'on puisse imaginer, qu'il a été la cause, pour Liszt, d'ennuis et de vexations sans fin, mais, le moment de contrariété passé, Liszt lui pardonnait toujours en lui disant : " Vous serez, mon petit Carl, soit un grand coquin, soit un grand Maître ". Liszt agissait ainsi en considération de son talent.


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