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The Kennedys : After Camelot (2017) : un rêve inachevé

Publié le 13 avril 2017 par Jfcd @enseriestv

The Kennedys : After Camelot est une nouvelle minisérie de quatre épisodes qui sont été diffusés les 2 et 9 avril sur les ondes de Reelz aux États-Unis. Nous sommes en 1968 en pleine campagne présidentielle alors que le candidat Robert Kennedy vient tout juste de succomber aux balles de son assassin à l’Ambassador Hotel de Los Angeles. Quelques années seulement après la mort de JFK, on peut comprendre le traumatisme de cette famille qui n’a pourtant pas fini d’être la cible de drames au point où certains vont jusqu’à qualifier les Kennedy de maudits. Suite de The Kennedys diffusée sur la même chaîne en 2011 et adaptation du roman de J. Randy Taraborrelli : After Camelot: A Personal History of the Kennedy Family 1968 to the Present, After Camelot pique facilement notre curiosité, mais pas nécessairement pour les bonnes raisons. C’est qu’au-delà des tragédies qui ont de quoi happer le téléspectateur, c’est surtout l’arrogance de tout un clan et son déclin que met en lumière cette suite sérielle, quoique l’on doute qu’il s’agissait là de l’intention première de Reelz.

The Kennedys : After Camelot (2017) : un rêve inachevé

Une famille détrônée

Suivant la mort de Robert, Jackie (Katie Holmes) file pour la Grèce avec son nouvel époux Aristoteles Onasis (Alexander Sidding). Pendant ce temps aux États-Unis, c’est Ted (Matthew Perry), le dernier mâle survivant de la lignée qui se retrouve dans l’eau chaude. C’est qu’après une soirée arrosée, lui et sa maîtresse sont victimes d’un accident de voiture qui atterrit dans une rivière. Ted s’en sort indemne et quitte les lieux, croyant que sa douce est décédée alors qu’elle se trouve prisonnière du véhicule et que c’est à peine si elle sait nager. Elle finit par y succomber et cette affaire suscite un véritable scandale médiatique qui éventuellement sera fatal à Ted quand il songera à porter sa candidature lui aussi aux élections présidentielles. De l’autre côté de l’océan, l’ambiance n’est pas non plus au beau fixe. Onasis reproche à Jackie son attachement encore trop visible envers la famille de JFK, tandis qu’elle est en proie aux médisances continuelles de ses deux beaux-enfants. Les années passent et malgré plusieurs échecs scolaires, John F. Kennedy Jr. (Brett Donahue), avec son charisme inné songe sérieusement à se lancer en politique. Seulement, on est à la fin des années 90 et il a un avion à prendre…

Avec un acharnement qui frise l’obsession, on ne cesse de mettre l’emphase dans cette suite des Kennedys sur le nom de Camelot, manière peu subtile de justifier son titre. Cette référence au personnage de fiction, c’est Jackie elle-même qui l’a faite au cours d’un entretien avec le magazine Life. Elle voulait à l’époque mettre de l’avant les principes d’une politique noble à laquelle les Américains n’auront pu goûter jusqu’à la fin; l’assassinat de JFK y mettant un terme. Cette vision romantique qu’essaie de nous faire avaler Reelz paradoxalement cadre peu avec ce qui nous est présenté à l’écran.

The Kennedys : After Camelot (2017) : un rêve inachevé
Parce qu’à moins d’être un admirateur inconditionnel du président défunt, force est d’admettre que la suite des événements des Kennedy est plutôt pathétique. En effet, de l’épisode #1 au # 4, on n’assiste qu’à des échecs de cette famille que l’on cherche à justifier par une étrange malédiction.

Ce mysticisme a quelque chose de ridicule dans le sens où l’on veut nous faire croire que n’eût été le cruel destin, ses acteurs auraient pu littéralement sauver l’Amérique. Ted rate son occasion d’être président ? C’est en raison du passé que l’on déterre concernant cette mort dont les détails ont été camouflés à la presse. JFK Jr., tant aimé des gens aurait pu se lancer en politique ? C’est la faute des conditions météorologiques qui ont causé son accident d’avion. Mais outre ce charisme hérité de JFK père, que reste-t-il à ce fils qui n’a même pas réussi à passer son barreau ? Robert a été le premier à surfer sur cette vague de sympathie et on le voit, vers la fin des années 70 c’est Ted qui tente de faire la même chose. Mais passé les perceptions, l’électeur américain n’a que faire de ce romantisme et a depuis longtemps tourné la page.

Telle une famille royale détrônée, les Kennedy cherchent par tous les moyens à retrouver leur rang, littéralement assoifée par le pouvoir. Ses membres sont tout simplement persuadés qu’on les réclame à grands cris, comme lorsque Rose Kennedy (Diana Hardcastle), la mère de cette portée en voie d’extinction affirme à Ted qu’en priant, le seigneur l’a désigné pour continuer la mission que s’était donnée son premier fils. Dans les faits, c’est beaucoup moins élogieux. C’est grâce à son statut que Ted n’est pas poursuivi en justice pour la mort de sa maîtresse et de le voir enfiler un collet cervical dont il n’a même pas besoin afin d’attendrir les journalistes est quelque peu choquant.

The Kennedys : After Camelot (2017) : un rêve inachevé

Derrière chaque grand homme…

Véritables Faire-valoir de luxe, la fidélité des épouses Kennedy envers leurs maris malgré les multiples humiliations qu’ils leur ont fait subir tout au long de leur union relève de l’exploit. Jackie et Ethel (Kristin Booth), en plus d’être cocufiées à l’excès ont dû vivre avec le traumatisme de l’assassinat de leurs époux respectifs. Dans After Camelot, nous avons Joan (Kristen Hager), la femme de Ted qui sombre dans l’alcool, subit une fausse-couche en plus d’avoir un jeune fils aux prises avec un cancer des os. Pourtant, aussi malheureuse soit-elle, elle soutient son mari bien que lui se montre quelconque, jusqu’à ce qu’elle se décide à finalement demander le divorce. Dans la même veine, c’est grâce au casting que la nouveauté de Reelz parvient à s’imposer un tant soit peu. Outre Kristin Booth et Kristen Hager qui à elles seules incarnent le désespoir d’une génération de femmes confinées derrière leurs maris, la ressemblance entre Jackie et Katie Holmes est toujours aussi troublante, et ce, malgré un écart d’au moins vingt ans entre le début et la fin du récit. Quant à Diana Hardcastle dans le rôle de Rose, elle en impose par sa majesté naturelle.

1,5 million de téléspectateurs ont regardé les deux premiers épisodes de The Kennedys : After Camelot, ce qui est quasiment inespéré pour une chaîne comme Reelz. Au moins, la série nous donne l’envie de nous informer davantage sur cette famille et c’est en s’intéressant à la vie d’autres personnalités publiques que la chaîne pourrait bien trouver ses prochains succès, quitte à jouer dans la platebande de ses concurrentes, telles Lifetime ou encore E!.

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