On sait que l'excès de sel, qui favorise notamment l'hypertension, augmente le risque de maladie vasculaire. La réaction face à cela est de réduire la consommation, avec souvent une pensée linéaire qui suppose qu'à l'inverse, très peu de sel serait un facteur de protection.
Des chercheurs canadiens, en analysant les données de 130000 personnes de 49 pays, ont observé que de faibles apports en sodium ( moins de 3 grammes par jour), conduisent certes à une tension artérielle plus basse, mais sont aussi associés à un risque plus élevé de crise cardiaque, d'accident vasculaire cérébral (AVC) et de décès, comparativement à une consommation moyenne. D'autres facteurs, dont l'élévation de certaines hormones, ont des effets néfastes qui semblent surpasser les avantages de la tension abaissée.Ce résultat peut surprendre par rapport à l'idéal nutritionnel de l'homme originel qui, avant le pain, le fromage, la charcuterie et les produits agroalimentaires industriels consommait peu de sel et cela semblait convenir à sa physiologie.
Ce résultat nous invite aussi à ne pas oublier que le monde vivant n'est pas mécanique, et qu'un excès néfaste ne signifie pas qu'une réduction drastique soit bénéfique.
En nutrition santé, l'évitement des produits transformés et la limitation du pain, du fromage et des charcuteries, conduit naturellement à une réduction importante du sodium apporté. Cela permet de saler sans privation certains plats, avec un sel de mer de qualité, et d'en apprécier les effets subtils sur le goût.
Référence
Andrew Mente & al : Associations of urinary sodium excretion with cardiovascular events in individuals with and without hypertension : a pooled analysis of data from four studies
- The Lancet, 2016 - Résumé : http://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(16)30467-6/abstract