D’une médecine du symptôme à une médecine de la santé

Publié le 14 avril 2017 par Pnordey @latelier

Le secteur médical, plus qu’un bouleversement technique fait face à un bouleversement de ses fondamentaux.

Le monde médical connaît bien des imperfections. A commencer par son coût, son manque de transparence et de cohérence. Tel serait l’avis de Sam de Brouwer,  fondatrice de Doc.ai et invitée de Leade.rs : « Un patient américain voit en moyenne un médecin 6 minutes  par an et dépense 3000$ de sa poche pour une couverture basique, soit un rhume ou une grippe.» Sans oublier l’épineux problème de la frustration des patients face au manque d’écoute et d’empathie des praticiens. Or ces imperfections ont pu faire le lit du succès naissant de la télémédecine et des applications mobiles médicales : « Aujourd’hui nous avons plus confiance et sommes plus honnêtes envers notre smartphone qu’envers notre médecin. » raconte Daniel Kraft, physicien diplômé d’Harvard et entrepreneur.

Si la médecine connaît désormais une numérisation et une personnalisation croissante de ses pratiques, c’est surtout les lignes mêmes des fondements de la médecine qui sont en train de bouger selon Daniel Kraft : « En médecine, le vrai bouleversement n’est pas un changement technique mais un changement de perspective. Nous sommes en train de passer d’une médecine spécialisée, intermittente et réactive à une médecine globale, continue et proactive. »  C’est-à-dire une médecine qui se concentre sur le corps plutôt que sur l’organe, sur la santé plutôt que sur le symptôme, sur le possible plutôt que sur l’actuel. La technologie a sans doute accéléré le mouvement d’une médecine de plus en plus préventive et prédictive, ou comment diagnostiquer une maladie avant sa déclaration.

Toutefois, que penser, à l’horizon, d’une médecine prédictive poussée qui sera en mesure de prédire l’âge de notre premier cancer ? L’âge de notre décès ? Quel sera l’impact psychologique du patient, une épée de Damoclès au-dessus de la tête ?