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Allemagne – Turquie (3-2) : Le high et le Löw.

Publié le 25 juin 2008 par Benjphil

phillip_lahm2Malgré une pauvreté technique affligeante, la première demi-finale de l’Euro a tenu ses promesses romanesques entre une Allemagne friable et une Turquie qui fait figure d’épouvantail. Mais le football est un jeu qui se joue à onze et où l'Allemagne gagne toujours à la fin, enfin presque...
Fatih Terim, le sélectionneur turc, avait beau disposer de 14 joueurs dont 2 gardiens pour composer son équipe, ses hommes faisait office d’égorgeur de brebis si l’on se fit un temps soit peu à leur parcours. Habités par l’âme de Kostadinov, les Suisse, les Tchèques et les Croates pensaient avoir fait le plus dur en menant au score à quelques encablures du coup de sifflet final.
Certainement qu’au coup d’envoi de cette demi-finale au moins à moitié surprise, les Allemands se sentaient un peu à l’étroit dans leurs shorts. Jamais deux sans trois, c’est connu, mais trois sans quatre ? Presque pas étonnant vu ainsi de voir les Turcs occuper l’espace et le ballon durant le premier quart d’heure. Les coéquipiers de Ballack ne s’en inquiétaient pas plus que ça vu que la domination Turc ne procurait pas de frappe au but dangereuse jusqu’à ce que Kazim-Richards frappe la barre transversale en reprenant un centre d’un Hamit Altintop bien décidé à vanner ses coéquipiers du Bayern à la reprise. La Mannschaft sort alors de son coma léger et remonte d’une vingtaine de mètres mais n’obtient réellement que deux corners qui ne donnent rien.

Qui a des nouvelles de Sébastien Pérez ?

boral_perezMais la sélection turc ne laisse pas faire et se jette corps, âme et biens dans la fameuse bataille du milieu de terrain sans que par miracle personne ne se blesse (à part Stefan Rolfes qui s’ouvre le crâne sur un duel aérien).

Sans farouchement le mériter par autre chose que la possession de balle et sa barre transversale 10 minutes plus tôt, la Turquie ouvre le score sur un cafouillage assez britannique lorsque Cazim-Richard (encore lui) rate son retournée acrobatique qui se transforme en lob pour Jens Lehmann. Le cuir rebondit à nouveau sur la barre et devient passe décisive Ugur Boral qui bat Lehmann d’une frappe presque écrasé qui passe entre les jambes du portier teuton (22è). L’on remarque dès lors que le héro du pays, qui joue à Fenerbahçe, a un faux air de Sébastien Pérez. Remarque qui sera débattue entre amis jusqu’à la mi-temps quand même. 
À 1-0 pour les outsiders, la machine à baffe germanique se met en branle et réaffirme le théorème qu’il n’y a rien de plus dangereux qu’une équipe d’Allemagne menée au score (Jurisprudence Séville 1982) et quatre minutes après l’ouverture du score Bastian Schweinsteiger égalise en reprenant un centre de Lukas Podolski, qui aura été transparent ce soir (26è). À 1-1, le match est lancé comme on dit sur le direct de l’Équipe.fr mais les égarements techniques des uns et des autres sont autant de bouées de sauvetages à des défenseurs visiblement pas dans un grand soir d’un côté comme de l’autre.
Concours du plus mauvais gardien...

Rustu_Lehmann
À la mi-temps Joachim Löw décide de faire entrer en jeu Thorsten Frings (incertain pour un mal de dos) à la place de Stefan Rolfes qui en a pris plein la tronche et qui se fait recoudre sur le bord de touche. Ce qui constitue l’information principale d’une bonne partie de la seconde mi-temps dès lors que Ben Laden, le trou dans la couche d’ozone, Greenpeace, le Parti Communiste Luxembourgeois et Dieudonné eurent décidé de perturber à trois reprises la retransmission. Entre deux sujets à charge sur Raymond Domenech (sa sélection incontestée avant le début de la compétition passée au broyeur, J-M Larqué après six mois de lobbying pro Abidal dans l’axe s’offusque de ce choix par le sélectionneur contre l’Italie…), la Mannschaft trouve le moyen de prendre l’avantage et s’offre ainsi une fenêtre, que dis-je une véranda, sur la finale de Vienne. Miroslav Klose reprend victorieuse un centre de Philipp Lahm et profite surtout de la sortie Superman style de Rüstü au niveau du point de penalty (79è).
La Turquie est-elle capable  de revenir au score après avoir ouvrir le score puis concédé égalisation et avantage à l’adversaire ?  Le débat de Turkish addict or not est à son comble lorsque Sarioglu dépose Lahm sur son côté droit, centre pour Sentürk qui égalise en profitant de l’espace laissé entre Lehmann et son poteau gauche (86è). À 2-2, le match vire dans l’hystérie (ou alors il y avait trop de fille autour de moi) et l’on se voit déjà avec l’équipe de Turquie arrachant sa qualification pour la finale en prolongations ou bien penalty. Fautif sur l’égalisation Turc, Philipp Lahm n’a de remord que pendant quatre minutes. Lorsqu’il prend son costume de buteur à Mario Gomez pour jouer un une-deux avec Ballack, entrer dans la surface de réparation et frapper on dira en pleine lucarne et se rattraper de sa bévue en offrant à l’Allemagne sa première finale d’un tournoi majeur depuis la finale du mondial 2002 et d’Euro depuis 1996. En passant par tous les états, les Germains auront donc l’occasion de remporter leur quatrième Championnat d’Europe des Nations (1972, 1980, 1996), nul doute qu’il faudra plus pour être sur le toit du monde, mais à l’image de la prestation de Michael Ballack ce mercredi soir, la Mannschaft en a encore beaucoup sous le pied.


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