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Imaginary Mary/Nobodies (2017) : la névrosée et les « wannabe »

Publié le 15 avril 2017 par Jfcd @enseriestv

Imaginary Mary et Nobodies sont deux nouvelles séries qui sont diffusées depuis la fin mars aux États-Unis. La première l’est sur ABC et le titre fait référence à un genre d’animal en peluche (voix de Rachel Dratch); un personnage issu de l’imagination d’Alice (Jenna Elfman) qui se manifeste lorsque cette dernière est aux prises à des situations compliquées, lui donnant des conseils, parfois bons, parfois mauvais… La seconde est diffusée sur TV Land et met en scène Hugh (Hugh Davidson), Rachel (Rachel Ramras) et Larry (Larry Dorf), trois scénaristes œuvrant à Hollywood et qui peinent à vendre leur nouvelle création, faute de connexions. Comme c’est souvent le cas chez les Networks, à vouloir viser un auditoire trop large, on finit par perdre tout le monde et c’est ce qui se produit avec la comédie d’ABC. Quant à Nobodies, l’idée de base est originale, mais la visibilité est assez nulle.

Imaginary Mary : la mystérieuse boule blanche

Au cas où les téléspectateurs penseraient qu’il s’agit d’une émission jeunesse, chaque semaine, le générique de la série d’ABC nous rappelle de quoi il en retourne. Alice a eu une enfance difficile avec des parents peu présents et dans sa solitude, elle s’est inventé une amie imaginaire qu’elle a prénommée Mary. Rendue à l’âge adulte, elle mène une brillante carrière dans les relations publiques, mais elle a tout de même besoin de Mary lorsqu’elle est confrontée à diverses épreuves. Au moment où s’amorce le pilote, il y a trois mois qu’elle sort avec Ben (Stephen Schneider), un père de trois enfants qu’elle n’a pas encore rencontrés. Justement, c’est le moment et Alice est transie par la peur. De plus, disons que le premier contact n’est pas très concluant pour les deux parties. Dans les deux épisodes suivants, accompagnée de Mary elle apprivoise tranquillement la marmaille qui se laisse peu à peu amadouer.

Imaginary Mary/Nobodies (2017) : la névrosée et les « wannabe »

Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ? C’est en effet la question que l’on se pose en entamant la nouveauté d’ABC. Concernant certains aspects, Alice manque beaucoup d’assurance en soi et on aurait pu tout simplement lui trouver des amies pour lui donner des conseils dans des situations difficiles. Moins coûteux encore (si c’est de cela qu’il s’agit), on n’aurait qu’à l’entendre penser. Mais non, on a décidé à la place d’y intégrer une peluche. Sur la toile, les spéculations vont bon train : boule de tofu, similarité avec les petits chats que l’on retrouve sur les boîtes de Scotties ou encore le personnage de Mallow dans Super Mario. Mais peu importe en fait ce qu’elle est censée être, le réel problème avec Mary est qu’on ne sait trop ce qu’elle représente dans le subconscient d’Alice : sa mauvaise ou sa bonne conscience ? C’est qu’à certains moments, elle se révèle carrément sarcastique alors qu’à d’autres, elle l’aide dans l’apprivoisement de sa nouvelle famille. Au final, on en conclut qu’elle n’est qu’une supposée machine à blagues destinée à exagérer des situations qui ne le sont pas.

En effet, Alice fait tout un plat du fait qu’elle va rencontrer trois bambins et fait tout dans un premier temps à repousser l’instant « fatidique ». Dans le second épisode, elle est aux prises avec une nervosité extrême simplement parce que Ben lui a demandé d’aller chercher sa plus jeune Bunny (Erica Tremblay) à son cours de ballet. Alors qu’elles marchent vers l’automobile, la gamine reçoit un coup à la tête et aussi invraisemblable que cela puisse paraître, Alice appelle une ambulance… Puis, au niveau du scénario de l’épisode #3, on effectue un 180 degrés. Il n’est plus question d’une femme insécure, mais plutôt d’une belle-mère qui s’est accommodée de sa nouvelle famille et elle y va de conseils pour les aider à traverser les épreuves quotidiennes. L’action est beaucoup plus classique, soit, s’arrime mieux avec les comédies que l’on retrouve sur les Networks. Ironiquement, cet équilibre est atteint au détriment de Mary que l’on voit beaucoup moins. La prémisse était donc à la source de ce cafouillage scénaristique.

Nobodies : les coulisses elles aussi superficielles d’Hollywood

Rachel, Hugh et Larry viennent tout juste de finir l’écriture d’une nouvelle sitcom intitulée « Mr First Lady » relatant le quotidien du mari de la présidente des États-Unis et qui a attiré l’attention des studios Universal. En entrevue, les chefs de projet Gavin (Usman Ally) et Grace (Tawny Newsome) se montrent emballés, mais déchantent rapidement lorsqu’ils réalisent que les scénaristes qu’ils ont en face d’eux sont peu connus du milieu. Paniquée à l’idée de laisser passer cette chance, Rachel invente que Melissa McCarthy, une lointaine connaissance, a déjà accepté le premier rôle. L’information est fausse, mais ça convainc le studio de poursuivre les démarches avec eux. En attendant la prochaine réunion, ils essaient de prévenir la principale intéressée pour éventuellement l’inclure dans le projet, mais ils n’arrivent qu’à s’entretenir avec son agent Ben (Ben Falcone), ce qui ne donne pas grand-chose. Dans les épisodes qui suivent, ils font tout pour rencontrer des vedettes afin de les persuader de participer à leur nouvelle aventure, sans grands résultats.

Imaginary Mary/Nobodies (2017) : la névrosée et les « wannabe »

Hollywood et tout son gratin de célébrités : la ville n’a pas fini d’inspirer les diffuseurs. Depuis quelques années, la mode sur le câble américain est de mettre en scène un comédien ou un humoriste qui joue une parodie de lui-même : Dice (Showtime), Crashing (HBO), The Comedians, Lady Dynamite (Netflix) ou encore One Mississipi (Amazon). À la fin de l’automne dernier, la chaîne Pop nous arrivait avec Nightcap dans laquelle nous avions des employés affiliés à un night show qui devaient à chaque épisode jongler avec de réelles célébrités invitées qui se parodiaient elles-mêmes. Nobodies se retrouve dans les mêmes eaux puisque les trois personnages principaux gravitent dans un monde similaire et ils ont compris depuis belle lurette que sans un grand nom de l’industrie, ils n’iront nulle part. Pour preuve, à deux reprises, ils attirent l’attention de leurs interlocuteurs lorsqu’ils affirment qu’ils travaillent dans la comédie pour la télé. Mais quand ils précisent que présentement, ils sont employés de l’émission The Fartlemans de Nickelodeon, on se détourne de leur regard. Le détail qui fait la différence dans la nouveauté de TV Land, c’est qu’on ne dénonce pas le système, mais qu’on essaie d’en faire partie, quitte à enchaîner les mensonges. On tombe même dans le méta puisque cette Melissa McCarthy qu’ils cherchent en vain à rejoindre est en réalité l’une des productrices exécutives de l’émission. Les caméos de stars du petit écran comme Jason Stateman nous font sourire, mais le problème avec ces comédies du câble, c’est qu’on a tendance à oublier qu’elles existent, même si on a vu le premier épisode. Nobodies, bien que sympathique n’est tout simplement pas assez percutante ou drôle pour retenir notre attention.

Justement, 425 000 téléspectateurs avec un taux maigrichon de 0,09 chez les 18-49 ans ont regardé le premier épisode : difficile de descendre plus pas. Par chance pour la production, la chaîne a commandé une seconde saison avant même son lancement. Du côté d’Imaginary Mary, le départ s’est avéré satisfaisant avec 5,39 millions en auditoire et un taux de 1,37. Après trois diffusions, la comédie semble s’être stabilisée à un peu plus de 3 millions, mais avec un taux de 0,80, il n’y a rien à espérer quant à une suite. De toute façon, ABC avait déjà enterré le projet avant sa mise en ondes puisqu’en septembre, elle avait réduit le nombre d’épisodes de la saison de 13 à 9.

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