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Sarkozy, patron des programmes

Publié le 26 juin 2008 par Juan
Sarkozy, patron des programmes
Mercredi 25 juin, Nicolas Sarkozy a reçu le rapport de la commission Copé sur la réforme de la télévision publique, et présenté ses propres arbitrages : suppression progressive de la publicité, taxation supplémentaires des opérateurs internet et des chaînes privées et surtout ... nomination du président de l'audiovisuel public par le Président de la République.
En fait, il a durci, et amendé en sa faveur, le rapport de la Commission Copé, ce groupe de parlementaires et d'experts qui planchaient depuis février sur la réforme de l'audiovisuel public.
1. Publicité
Le 8 janvier dernier, Sarkozy avait surpris tout le monde, y compris ses propres collaborateurs et la Ministre de la Culture Christine Albanel, en annonçant qu'il voulait supprimer toute publicité sur les chaînes publiques. La publicité disparaîtra des écrans de la télévision publique à partir de 20h00 dès janvier 2009, puis totalement à partir du 1er décembre 2011. Sarkozy a avancé de quelques mois cette modification de régime par rapport aux recommandations de la Commission Copé.
Pour compenser la perte du chiffre d'affaires publicitaire, Nicolas Sarkozy a proposé de taxer les opérateurs de téléphonie et d'internet à hauteur de 0,9% de leur chiffre d'affaires (contre 0,5% préconisé par la Commission Copé) et de prélever de 3% les recettes publicitaires des chaînes privées. Il n'a pas mentionné une possible indexation de la redevance sur l'inflation.
2. Nomination du Président
François Mitterrand avait créé la "Haute Autorité" en 1982, une autorité indépendante chargée notamment de nommer les responsables de l'audiovisuel public. Devenu le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel, cette autorité était censée garantir une (relative) indépendance du service public audiovisuel, et notamment en matière de nominations. Ses propres membres étaient nommés par tiers renouvelables par le Président de la République, celui de l'Assemblée Nationale et celui du Sénat. Elle entendait rompre avec la tradition des médias d'Etat, contrôlé jusqu'au choix des présentateurs des journaux télévisés par l'exécutif.
Cette période est terminée, enterrée. Surprise du chef, Nicolas Sarkozy a annoncé que le président de France Télévisions serait à l'avenir "nommé par l'exécutif après avis conforme du Conseil supérieur de l'audiovisuel, et sous réserve qu'une majorité qualifiée de parlementaires n'y fasse pas obstacle". En clair, le patron des chaînes publiques sera nommé par le chef de l'Etat. La Commission Copé avait proposé de transférer cette responsabilité au conseil d'administration de France Télévisions.
"Je vais prendre mes responsabilités (...). Je suis partisan d'un système simple et démocratique, (...) à savoir une nomination par l'exécutif, après avis conforme du CSA, sous réserve qu'une majorité qualifiée de parlementaires n'y fasse pas obstacle" (...) "Voilà un système démocratique où on comprend qui fait quoi et comment. Franchement, le système a besoin d'être changé, j'assume pleinement. Je vois déjà les critiques" (source).
Sans surprise, Patrick de Carolis, actuel président de France Télévisions, a applaudi la réforme.
Histoire de sauver son poste ?

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