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#Presidentielle2017 Les positions de Benoît HAMON sur les services à la personne

Publié le 21 avril 2017 par Rozennlefeuvre @aladom
#Presidentielle2017 Les positions de Benoît HAMON sur les services à la personne

Benoît HAMON

La FESP a interrogé las candidats à la présidentielle pour connaitre leurs positions sur les services à la personne. Voici la réponse de Benoît HAMON

A l'attention de Monsieur Olivier PERALDI, Directeur général de la FESP

Monsieur le Directeur général,

Les services à la personne constituent une opportunité en terme de création, d'emplois et de lien social. Je crois en le développement d'une économie du soin et porte un déploiement massif des services au particulier. De bonnes choses ont été faites sous le précédent quinquennat, je pense notamment à loi relative à l'adaptation de la société au vieillissement. J'en retiens la réforme du congé proche aidant qui vise à soulager celles et ceux qui consacrent du temps et de l'énergie à une personne en situation de dépendance. La facilitation de l'accès à l'APA pour les personnes qui veulent rester dans leur domicile est une autre avancée intéressante, puisque rester chez soi le plus longtemps possible est souvent le voeu le plus cher d'un grand nombre de personnes âgées. L'aide apportée par un tiers pour le ménage, les soins, les courses, peut y contribuer. Cette loi renforce aussi la transparence des prix dans les EHPAD. C'est une chose qui me tient à coeur. 

La grande réforme que je propose pour le développement du service à la personne est la mise en place progressive d'un Revenu Universel d'Existence pour tous les citoyens Français majeurs. Cette mesure mettra fin à la segmentation des aides sociales actuelles qui aboutissent à compartimenter les gens dans des cases selon des critères totalement absurdes. Je pense notamment à la barrière des 60 ans en matière de prise en charge de la perte d'autonomie. Une personne avant cet âge relève du dispositif pour personnes handicapées (PCH) quand une personne ayant passé son soixantième anniversaire, avec le même niveau de perte d'autonomie, reçoit une autre allocation (APA) réservée aux personnes âgées. Évidemment les deux allocations n'offrent pas les mêmes droits et montants. C'est la même segmentation idiote qui veut qu'en matière d'aide à la complémentaire santé, les entreprises et les travailleurs indépendants reçoivent de l'argent public, quand les seniors ne reçoivent rien alors qu'ils ont pourtant des besoins de santé importants. 

Ce RUE permettra aux travailleurs dans les services à la personne d'augmenter nettement leur pouvoir d'achat, mais également aux personnes en situation de dépendance de pouvoir accéder plus facilement à des services. 

A partir du moment où le risque de perte d'autonomie peut toucher potentiellement tout le monde, quel que soit son origine sociale, son lieu de résidence ou son parcours professionnel, le meilleur moyen de le couvrir est évidemment la solidarité nationale. Les familles et les personnes elles-mêmes financent une large part des dépenses en établissements d'où l'importance de maîtriser l'offre, les prix pratiqués et leur évolution d'une année sur l'autre. 

J'affirme fortement ma volonté d'investir dans une société du bien vieillir, une société bienveillante pour les seniors. Un milliard d'euros sera, en particulier, consacré à l'augmentation de l'APA à domicile de 30% afin de solvabiliser les besoins des personnes les plus modestes et/ou les plus dépendantes. Je créerai également une allocation unique « bien vieillir en EHPAD » dégressive en fonction du revenu qui permettra d'alléger le poids financier de la prise en charge pour les familles aux revenus modestes ou moyens. Pour mettre en oeuvre une véritable égalité territoriale d'accès aux services dont ils ont besoin, j'instituerai, pour nos aînés, un panier de services publics « Bien vieillir » à moins de 30 minutes de leur lieu de résidence, qu'il s'agisse de point conseil, de structure de répit, d'accueil de jour Alzheimer, d'Ehpad et de service de soin à domicile. J'engage avec ces 12 mesures un investissement de 3 milliards d'euros en année pleine pour une société du bien vieillir. Ces dépenses seront totalement investies dans l'économie nationale. 

Il s'agit d'un investissement fortement créateur d'emplois (90 000) tant en personnel soignant dans les Ehpad (établissement d'hébergement pour les personnes âgées dépendantes) que dans l'aide à domicile.

Le rôle des 8 millions d'aidants demeure encore trop méconnu. On ne mesure pas ce que veut dire « ne plus être autonome », ce que c'est que de s'occuper d'une personne malade à temps plein, quand on a soit même un travail ou qu'on est soit même malade. Ce besoin de reconnaissance dont parlent les aidants que j'ai rencontré, c'est leur devoir une forme de gratitude pour ce qu'ils font pour les personnes qu'ils aident, mais aussi pour rendre la société française plus humaine et fraternelle. Les aidants ont besoin de répit pour eux-mêmes. Le congé de proche aidant récemment réformé permet une belle avancée car il peut aujourd'hui être transformé en période d'activité à temps partiel ou être fractionné sur l'année, à condition bien évidemment que l'employeur joue le jeu. L'enjeu est donc désormais d'en faire un sujet de dialogue social au sein des entreprises et des administrations pour concilier le rôle d'aidant avec la vie professionnelle. 

Je vous prie de croire, Monsieur le Directeur général, en l'assurance de mes meilleurs sentiments.

                                                                            Benoît Hamon

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