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L’Allemagne : Un réalisme à tous crins

Publié le 26 juin 2008 par Journalsudouest

ALLEMAGNE - TURQUIE. Les hommes de Joachim Löw sont parvenus à renverser le cours d’un match à la portée des Turcs. Ils ont inscrit deux buts dans les dix dernières minutes. Il faudra compter sur eux.

ma0__quay___photo_d_d_____m1-5520349.JPGComme en 1996, lors de l’Euro en Angleterre, l’Allemagne a composté son ticket pour la finale, sans avoir forcément impressionné. Loin s’en faut même. Elle a été le plus souvent dominée par un onze turc, présenté comme une victime expiatoire. Il n’en fut rien en dépit de l’hécatombe au sein de l’effectif. La formation de Fatih Terim a offert pour sa sortie la plus belle image de son football et de son talent. Alors que la Mannschaft est restée dans son créneau, le réalisme à tous crins. Ses deux premiers buts en attestent. Puis, elle s’est offerte à la Turquie. Aussi impossible qu’incroyable. Oui, cette Allemagne sera hyper dangereuse, dimanche à Vienne.Sincèrement, les Turcs ne sont pas récompensés de leurs efforts lorsque M. Busacca renvoie les vingt-deux acteurs pour un repos bien mérité. Car ils auraient mérité de posséder au moins un but d’avance sur un adversaire d’une extrême prudence, timoré à l’excès, presque inhibé par l’enjeu. Des Allemands méconnaissables, quatre jours après leur brillante qualification pour les demies finales obtenues face aux Portugais. À croire qu’au fil des étapes, le statut de favori est de plus en plus lourd à porter.

Surprenants Turcs. Les protégés de Fatih Terim en ont profité pour les prendre à la gorge d’entrée et ne jamais relâcher leur pression et leur envie de créer un vibrant exploit. Avec un onze de départ, pourtant revu et corrigé avec l’absence de neuf joueurs dont quatre du dernier match, ils ont surpris la scène continentale par leur esprit d’entreprise, leur volonté d’aller et une audace jamais entrevue jusque-là. Comme quoi, les Turcs sont aussi capables d’attaquer et de montrer d’autres facettes de leur talent que le simple fait d’être bien regroupé et de défendre comme des forcenés. S’ils désiraient répondre ainsi aux critiques, ils ne s’y seraient pas pris autrement.

Résultat, ils ont dominé de la tête et des épaules cette première demi-heure avec une large supériorité dans la possession du ballon et les tirs. 15 à 3 et 9 tirs cadrés à 1. On comprend mieux pourquoi Rüstü et les siens ont ouvert la marque. Sur une remise en touche, Sabri adresse un centre repris en déséquilibre par Kazim. Le ballon s’écrase sur la transversale pour la deuxième fois, mais là, Ugur Boral conclut de près face à Lehmann livré à lui-même (22e). On comprend moins l’égalisation germanique survenue dans la foulée. Le réalisme est toujours la meilleure arme de la Nationalmannschaft. Une occasion, un but. Podolski s’infiltre sur la gauche et centre. Schweinsteiger surgit au premier poteau et marque d’un subtil extérieur du droit (26e).

Dur à avaler pour les hommes du Bosphore. Pourtant, ils maîtrisent les événements jusqu’à la pause, preuve d’une foi en eux indéfectible. À la reprise, les Allemands ne veulent plus subir autant. Alors, ils montent leur bloc d’un cran afin de contrecarrer les desseins adverses. Mais il en faut davantage pour altérer la confiance des Turcs. Même si M. Busacca oublie une faute de Sabri sur Lahm à la limite de la surface (62e), ils font mieux que résister au rouleau compresseur allemand qui commence à dérouler. Ils reculent mais sont si bien regroupés qu’ils ne laissent que peu d’espaces. Si ce n’est une frappe surpuissante signée Hitzlperger (72e) rasant le montant droit du but gardé par Rüstü.

Retournement. On semble se diriger vers la prolongation lorsque Lahm déborde sur la gauche et centre. Rüstü se troue sur sa sortie et Klose marque dans le but vide (78e). Consternation sur le banc turc. Stade de Bâle, presque tout de blanc vêtu, en folie. Mais comme chacun le sait, le onze de Terim ne s’avoue jamais vaincu. Alors, il attaque sans cesse. Et sur le côté droit, Sabri enrhume Lahm avec un grand pont et distille un centre que Semih reprend du gauche et égalise (86e). Deux partout, incroyable ! La rencontre est loin d’être terminée. On entre dans la dernière minute, lorsque Lahm, coupable sur le but encaissé précédemment, effectue un rush sur le flanc gauche, s’appuie sur Podolski et ne laisse aucune chance à Rüstü (90e). Quel retournement de situation ! Les Turcs ne méritaient pas un tel épilogue et les Allemands ont réussi un « happy end » à la turque. Pour eux, c’est Byzance !

Alain Goujon, Sud Ouest


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