On ne peut pas fuir son passé, ou en tout cas c’est toujours difficile de faire oublier ce que l’on a fait et/ou ce que l’on a été. Dans cette salve d’épisodes, The Catch continue d’installer un climat à la fois détendu, fun, sans prise de têtes et avec des intrigues qui ne sont pas spécialement mauvaises. Alice et Margot vont dans un premier temps de se retrouver face à leur passé dans « The Family Way » (2.04). Dans ce genre de situations la série gère plutôt bien ses personnages et son histoire. Il n’y a rien d’exceptionnel dans The Catch mais comme avec la première saison, l’avantage de cette série est de ne jamais se prendre la tête et de me rappeler ce que j’appréciais notamment dans les séries de USA Network. D’une certaine façon, The Catch me permet de retrouver un peu de Burn Notice et des séries de ce genre là. Je parle bien évidemment dans le style en lui-même. Si la relation entre Alice et Ben continue de faire son bout de chemin au fil des épisodes, ce n’est pas ce qui tient complètement la série sur ses deux jambes. Bien au contraire, il y a tellement plus que ça dans cette série. De toute façon, ce n’est pas un couple « normal » et c’est aussi pour ça que l’on ne peut que les apprécier tous les deux ensemble. Les manigances que chacun fait de son côté ou ensemble sort aussi énormément The Catch de la mécanique Shondaland-esque qu’elle aurait pu choisir.
Et la série se démarque donc complètement des autres séries Shondaland. Pas d’univers trop compliqué, juste des cas de la semaine et des intrigues entre les personnages qui sont simples comme bonjour. Il y a des mystères, des twists, mais tout cela reste suffisamment fluide et pas alambiqué pour que l’on ne se prenne jamais la tête. Je trouve dommage que la série ne fonctionne pas mieux. Elle mériterait d’avoir plus de téléspectateurs. Mais la série a décidé dans cette salve d’épisodes de se concentrer sur le passé et les secrets de chacun. Notamment un secret de Margot dans « The Bad Girl » (2.05) qui pourrait changer pas mal de choses pour Alice et Ben. L’évolution de cet épisode parvient à nous plonger encore une fois dans le passé de chacun des personnages. J’aime bien Margot. Depuis quelques temps elle a su se faire une place dans la série et elle s’impose comme il se doit. Cependant, le passé de Margot, mais aussi de Ben et Alice, semble être ce qu’il y a de plus important. The Catch ne cherche pas toujours à aller de l’avant car le passé est aussi un élément important pour faire grandir les personnages dans une série. Cela permet d’en apprendre un peu plus sur eux et peu importe si ce qui est conté est cohérent ou non. Mireille Enos est toujours somptueuse. La série sait rendre cette femme sexy, bien plus que The Killing qui ne cherchait qu’à l’enlaidir.
Elle est la lumière de cette série, jouant à la fois avec son sourire, son côté un peu aventureuse mais également avec ce dont elle est capable en termes d’émotions. L’actrice donne une vraie palette de choses à son personnage et c’est une partie de la réussite de The Catch. Les personnages secondaires (notamment Tessa) tentent de trouver une façon de se lier à Alice et/ou Ben. Notamment Tessa quand Alice pense que Ben est son père dans l’épisode 2.05. Après tout, pourquoi pas, ce genre de rebondissements fonctionnent très bien quand on le veut bien. Ce que j’apprécie également dans The Catch c’est son sens aigu du rythme. La série aime le split-screen, ce truc un peu ringard mais qui donne un vrai rythme ici et qui sait rester moderne. C’est un peu comme les révélations et la façon dont elle sont données à chaque cas de la semaine. Quand il s’agit des démons du passé d’Alice dans « The Hard Drive » (2.06), les choses ne sont pas bien différentes. La série conserve son rythme et sa façon de faire sans jamais faire retomber la sauce. C’est cependant l’un des épisodes les plus riches en émotion et le plus sombre que l’on ait vu depuis un bout de temps.
Après tout, je pense que tous les téléspectateurs attendaient un peu plus d’informations sur le passé d’Alice et c’est ce qui nous est offert ici de façon plutôt solide. Une fois de plus, The Catch n’est pas une série brillante mais elle sait très bien comment fonctionne un bon divertissement. C’est pour cela que l’épisode émotionnel était risqué. Mais il fonctionne mieux que bien d’autres épisodes. Notamment car il fait la part belle à Alice et que Alice est mon personnage préféré. Elle était une femme plus mystérieuse auparavant et cet épisode nous a permis de comprendre un peu mieux où est-ce que tout cela peut réellement aller. Mais le passé continue de faire rage et de s’impliquer dans les épisodes de The Catch. Notamment quand les fantômes d’une relation passé menacent de séparer Alice et Ben dans « The Birthday Party » (2.07). Pour ce qui est de cet épisode là, je crois bien qu’il s’agit de l’un des plus mauvais de la saison. Le fait est que l’épisode passe son temps sur des intrigues secondaires ennuyeuses qui n’ont strictement aucun intérêt pour développer un peu plus l’histoire de la série. Avec « The Cleaner » (2.09), la série nous prépare intelligemment au dernier épisode de la saison.
Il faut dire que les cinq dernières minutes sont tout simplement succulentes et donnent envie d’en voir beaucoup plus. The Catch est capable de créer de bons petits cliffanghers qui, sans trop se prendre la tête pour les faire, fonctionnent très bien. Après tout, on n’a pas besoin d’une tonne de choses par moment pour qu’une série sache donner envie à ses téléspectateurs de revenir. Reste à voir comment le dernier épisode va parvenir à conclure la saison mais je reste confiant. The Catch reste le divertissement sympathique de l’an dernier et explose ici dans « The Cleaner », avant dernier épisode mené tambour battant.
Note : 6.5/10. En bref, un petit divertissement succulent.