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Le huitième

Publié le 10 mai 2017 par Fabianus

LE HUITIÈME
Dimanche soir le suspense a pris fin : Marine le Pen ne dépasserait pas les 40 % des bulletins exprimés à la Présidentielle 2017. Car pour ce qui est de l’autre suspense il y a bien longtemps qu’il avait été tué par de nombreux sondages et par la piètre prestation de la fille du borgne lors du débat de l’entre deux tours. Le citoyen lambda savait d’avance qu’Emmanuel Macron gagnerait la partie.

Le score est sans appel : 66,1 % des suffrages exprimés pour Emmanuel Macron et donc 33,9 % pour sa rivale.

Macron devient le 8ème Président de notre 5ème république, celle-là même que d’aucuns voudraient supprimer pour la remplacer par je ne sais quel système… 

Macron Président, c’est la victoire de la jeunesse (plus jeune Président français de tous les temps, nommé à 39 ans), de la volonté, de l’audace et de la lucidité. Emmanuel Macron a bien vu la déliquescence des vieux appareils et s’est dit qu’il y avait une place à prendre entre une gauche désabusée, ayant perdu ses illusions et une droite gangrénée par les affaires et la corruption.

Parti de loin, inattendu, Macron, l’ovni politique, a gravi tous les échelons  au pas de charge. Sa marche n’était pas celle de l’escargot mais du fantassin napoléonien qui suit euphorique son Bonaparte jusque devant les pyramides, lors de la campagne d’Egypte.

Oui, la pyramide, un symbole ! Emmanuel l’a saisi, de plein vol, pour inaugurer son départ vers l’Elysée. Il a investi l’esplanade du Louvre ou s’érige l’édifice voulu par Mitterrand, son maître à penser. Il a fait sonner l’Ode à la joie beethovénien pour bien montrer son attachement à la construction européenne dont il est l’hymne. Et puis, il s’est adressé à cette foule qui a cru en lui, en dépit des rumeurs fallacieuses distillées par ses ennemis. A son habitude il n’a pas cherché à cacher la vérité. Il sait qu’il sera difficile de rassembler ces deux France qui se tournent le dos : celle qui subit la mondialisation et celle qui en profite, celle des campagnes reculées voire abandonnées et celle des villes nourries de cultures et d’ouverture au monde.

Oui, la tâche sera grande pour désagréger les terreaux où prospèrent les peurs du modernisme, des flux migratoires ou de la perte d’anciennes valeurs. Mais l’homme sait que c’est la seule façon pour éradiquer un parti qui surfe sur les craintes et les frustrations. Un parti qui ne tardera à quitter un nom trop rattaché à l’héritage lepéniste.


Oui le plus dur ne fait que commencer…
La pénombre solennelle de la cour carrée de Louvre Empreint d’une gravité une marche aux pas vainqueurs L’écho d’une ode à la Joie couvre soudain les rumeurs Dans son manteau de géant une droiture se découvre.
L’impassible pyramide de son regard impérial Voit s’avancer sa jeunesse que des lauriers pontifient Les élans  beethoveniens dans la fraîcheur de la nuit Portent l’émotion suprême d’une partition sacrale
La tribune galvanise sous les faisceaux des drapeaux Cette voix de timbres clairs au pinacle des ferveurs Les mots peints d’accents guerriers auréolés de douceur Ondulant sous brises claires des insondables bravos.
La singulière gageure repeint ses rêves fleuris Panser les blessures de France que le Monde a divisée Entre nantis d’aventures en l’Europe émancipée Et les nouveaux prolétaires de l’espoir anéanti
Une tâche bien immense nous attend au coin des songes Ne peut-il que marteler du plus profond des raisons Qu’un diablotin pragmatique hante à l’abri des saisons Une tâche bien immense quand déjà d’autres se rongent.
Eclatement des partis, fossilisés de sclérose Un vieux monde dinosaure se débat dans l’agonie Boulevard Solférino, l’éléphant de noir barrit Rejoignant dans son écho une droite bien morose
L’homme a poussé cette marche jusqu’au plus haut des sommets Ecrasant les pythonisses qui le voyaient sans futur Dans ses faux airs de Vian, il se rit de sa posture Pour mieux cracher sur les tombes de vieux schémas délabrés.
Les jours viendront scélérats pour les gens de l’ancien Monde Entre ceux qui le suivront et les âmes envoûtées Sous de vieilles lunes blanches que les nuits ont abîmées Des jours viendront assassins, attisant la moindre fronde

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