Certains rêvent d’un passé où la gauche était différente et la place du PCF autre. Mais je voudrais rappeler un moment de cette histoire. A la présidentielle de 1969, J. Duclos fut 3ème avec 21,27 %, soit 4.800.000 voix. Aujourd’hui J.L Mélenchon est 3ème ex-æquo, avec 19,6 % soit 7.000.000 de voix. De 1969 à 2017, 18 millions d’électeurs sont venus s’ajouter. Jamais depuis cette époque, une force non réformiste n’avait atteint de tels résultats. Le « Bonnet Blanc et blanc bonnet » de Duclos n’a plus cours aujourd’hui. La couleur brune, inexistante en 1969, menace aujourd’hui. De 2,2 % de taux de chômage en 1969 à près de 10 % en 2017, la misère s’est étendue. L’expérience montre qu’elle n’a jamais, ici et nulle part, favorisé des votes progressistes. Elle a nourri l’abstention qui profite toujours à l’extrême droite.
« Dupont feignant », celui de « debout la France » s’est couché aux pieds de Le Pen pour un portefeuille. Deviendra-t’il désormais un « Dupont la joie » ? Celui qui dans le film d’Y. Boisset était raciste et content de l’être. Que vont faire les 1.700.000 qui ont voté pour lui ? Que va faire l’électorat de Fillon ? Le potentiel d’extrême droite est mobilisé, stimulé par les résultats du 1er tour, S’abstenir dans cette situation, c’est douter de la capacité de lutte qui s’est exprimée à 7.000.000 de voix. Ce résultat ne doit pas rester un « coup politique » pour l’histoire, il doit être la base d’une reconquête populaire, face à la haine et à la division installée comme méthodes de pouvoir, dans les villes dirigées par le FN. S’abstenir, c’est voter la guerre aux côtés de Trump et de Poutine. Dans notre Pays, encore sous l’état d’urgence, c’est donner les mains libres au FN qui dès le 8 mai, musèlera les syndicats et l’expression démocratique des journalistes.