L'heure du choix
Si vous avez suivi les conseils de mon billet précédent, vous avez été particulièrement attentifs lors du brainstorming à ne porter aucun jugement sur les idées émises. J'insistais en effet sur l'importance d'effectuer un jugement sur les idées à postériori.
Bref, nous voilà un jour, deux jours ou une semaine plus tard à nouveaux réunis: il nous faut trier et faire des choix parmi les 98 idées issues de notre brainstorming d'équipe. L'erreur serait de prendre les idées une par une et de faire un vote à main levée pour ne garder que celles qui obtiendraient la majorité. Nous allons objectiver un peu plus nos choix.
Mais avant cela, commençons déjà par la relecture de ces 98 idées pour vérifier déjà en premier lieu qu'elles sont toutes bien explicites et compréhensibles... Car il y en aura bien deux ou trois qui vous sembleront bien obscures quelques jours à peine après leur rédaction.
Première approche: les portefeuilles de points
Vous vous sentez malgré tout l'âme d'un(e) démocrate et ce, dans tous les cas de figures ? Dans ce cas, je préconise pour vous et votre équipe la pondération par " portefeuille de points ". Pour faire un choix parmi les 95 propositions issues de notre brainstorming (Ben, oui, 95 et plus 98; rappelez-vous: on en a perdu trois à cause de Régis qui n'avait pas noté assez de détails), vous allez attribuer à tous les participants, vous y compris, un nombre de points à dispatcher entre les différentes idées. Évaluez à la grosse louche, en fonction du nombre d'items à évaluer, le nombre de notes dont vous autorisez l'usage.
Je m'explique: pour 95 idées, personnellement, je vais proposer à mes collaborateurs d'attribuer des notes entre 1 et 10. Pour 30 idées, j'aurais utilisé des notes entre 1 et 5, ce qui aurait suffit.
Attention: chaque note ne peut être attribuée un nombre non précis de fois. Ainsi, je les informe du principe à respecter qui est le suivant.
Vous pouvez attribuer:
Peu importe la clé de répartition que vous choisirez, on n'est pas à une ou deux unité près. Du reste, n'hésitez pas, comme c'est le cas dans mon exemple à ce qu'il " reste de la place " pour quelques " 0 "; c'est la note logique pour une idée qu'on rejette en bloc à titre personnel.
On collationne ensuite le tout et on calcule la note moyenne obtenue par chacune des idées.
Le système du portefeuille a contraint vos collaborateurs à faire des choix réfléchis sur base de critères personnels; c'est bel et bien démocratique, non ? Mais ce système donnera une vision bien plus réfléchie qu'un vote à main levée simple.
Il vous reste à choisir le seuil en-dessous duquel vous éliminez des idées. Par exemple ici, toutes les idées dont la moyenne est inférieure à 7 sont exclues. (Mais tu peux prendre 5 comme valeur de référence si tu veux hein...)
Seconde approche: le tableau d'analyse
Personnellement, subjectivement, c'est la méthode que je préfère. Pas question ici de points à attribuer mais un "simple " tableau qui va nous permettre de passer chaque idée à la moulinette pour effectuer un choix à la lumière de 3 axes: l'originalité, la pertinence et la faisabilité.
Ce tableau, le voici:
Rien de compliqué dans cette matrice si ce n'est le choix à entériner: s'il est facile trancher positivement pour une idée " totalement inédite - en conformité avec un grand nombres d'objectifs - faisable sans aucun problème ", une idée " en partie innovante - en conformité avec un grand nombres d'objectifs - faisable en grande partie " fera l'objet d'une discussion intéressante dans laquelle le ou la " chef " devra trancher. Moins démocratique, je vous l'avais dit...
Yapluka
Voilà, le plus difficile reste à venir: développer vos idées ou les faire réaliser par un prestataire de confiance.Du reste, ces méthodes d'évaluation peuvent s'appliquer dans de nombreux cas où des choix doivent être faits. À vous de les adapter à vos besoins.
Bon travail!
Conférencier et formateur en e-tourisme auprès du Centre de compétence Tourisme du Forem en Wallonie, Denis Genevois est actif dans la sphère e-business et le marketing depuis près de 15 ans et s'est spécialisé en e-tourisme dès 2004. Il forme et accompagne au quotidien les acteurs publics et privés du tourisme en Belgique francophone dans leurs projets et leurs besoins en développement de compétences.