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Quel avenir pour la télévision publique ?

Publié le 26 juin 2008 par Spies Virginie
Quel avenir pour la télévision publique ?


Hier, la commission Copé remettait son rapport, à la suite de quoi le Président de la République Nicolas Sarkozy a prononcé un discours de cadrage concernant l'avenir de l'audiovisuel public.
A partir de janvier prochain, il n'y aura plus de pub à la télévision publique après 20 heures. Ce sont les opérateurs de téléphonie fixe et mobile, les fournisseurs d'accès à internet et les chaînes privées qui devront payer pour compenser la perte des ressources publicitaires.

Pour le Président, la publicité amenait à une "tyrannie de l'audience". Dès lors,  "en supprimant la publicité, nous voulons donner à la télévision publique les moyens d'une plus grande liberté." La "libération des écrans" aura lieu progressivement, pour devenir totale au 1er décembre 2012. Le parrainage d'émissions restera autorisé, tout comme la publicité sur RFO -qui n'a pas de concurrente privée-, sur les programmes régionaux de France-3, sur internet ainsi que "la publicité d'intérêt général".

Pas évoquée par le président, la redevance n'augmentera pas, "si ce n'est qu'elle sera indexée sur l'inflation", a confirmé Jean-François Copé après le discours présidentiel. En revanche, l'Etat actionnaire versera à France Télévisions, dont les sociétés seront regroupées dans une entreprise unique, une dotation de capital "jamais vue depuis longtemps" de 150 millions d'euros.

Le Président a aussi préconisé de réformer la désignation du président de France Télévisions en la confiant à l'Etat actionnaire. Ce système sera "simple et démocratique", a promis le président : l'Etat désignera le président, le CSA devra donner un avis conforme et la nomination ne sera confirmée que par les députés, à la majorité qualifiée des membres des commissions concernées.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que ces décisions sont mal accueillies par les sydicats de France Télévision, très mobilisés contre la "déstabilisation du service public". Méfiance également du côté de Bruxelles, où la Commission "n'est pas favorable à un nouvel impôt sur les secteurs qui sont moteurs de la croissance", a fait savoir Martin Selmayr, porte-parole de la commissaire Viviane Reding, en charge de la société de l'information et des médias. La commissaire pointe aussi les efforts de Bruxelles pour faire baisser les prix du téléphone, craignant qu'une taxe française ne vienne ralentir le processus.

Du côté de l'opposition, on parle d'un "grave coup porté à l'indépendance des médias" et d'un véritable cadeau eux chaînes privées.. Et libé titre ce matin avec : "Télé publique : France Sarkovision"...
 


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