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Dear White People (Saison 1, 10 épisodes) : la difficulté d'être afro-américain face au racisme

Publié le 13 mai 2017 par Delromainzika @cabreakingnews


Une série afro-américaine de plus. C’est ce que l’on pourrait aisément se dire quand on voit la série apparaître dans ses suggestions sur Netflix. Sauf que Dear White People n’est pas comme les autres. J’avais vu le film il y a quelques années, que j’avais d’ailleurs trouvé brillant. Donc ce projet de série était forcément quelque chose qui pouvait tout de suite m’intéresser. Par chance, plus les épisodes passent et mieux Dear White People fonctionne. Trois ans après le film du même nom, Dear White People apparaît donc immédiatement comme une bonne surprise. Justin Simien, le créateur de la série, parvient à réinviter le film pour l’adapter en série Netflix. De plus, ce nouveau format permet à l’histoire de plonger dans des sujets autrement que dans le film car elle a plus de temps pour le faire. Le film original était surtout là pour éduquer ses téléspectateurs, prêchant quelque chose, mais si cela est un truc que je suis content de retrouver dans la version série, je suis content que cela ne soit pas aussi présent. Il fallait bien que les choses se passent de façon légèrement différente et c’(est ce qui se passe dans cette série. Le film avait été créé afin d’éduquer les blancs sur le racisme et les agressions en tout genre. Mais la série a envie de faire d’autres choses, notamment en capturer intelligemment les différentes réalités de la vie d’un afro-américain.

Tout cela se fait en laissant de côté la politique et les leçons d’histoire. Ce qui n’est pas plus mal car je pense que Dear White People parvient à justifier intelligemment toute son histoire. La série poursuit donc là où l’on avait laissé le film, et suit alors les mêmes personnages que l’on a déjà vu précédemment quand on connaît le film. Mais les personnages ont beau être les mêmes, on ne ressent pas du tout la même chose avec eux car leur façon d’être est ici légèrement différente. Chaque épisode de la série se concentre particulièrement sur un des étudiants et son implication dans les évènements qui prennent place sur le campus, ce qui permet aux scénaristes de se concentrer sur des éléments spécifiques. Dear White People donne alors l’impression qu’elle a eu une chance de respirer, ce qui n’est pas plus mal. Le fait est que l’on s’implique un peu plus dans la vie de chacun des personnages fonctionne dans le sens de la série. Ainsi, Winchester University ne ressemble à aucune université n’importe où sur le sol américain. Après dix épisodes, le campus prend vie comme aucun film n’a le temps de le faire. Ce qui est donc une très bonne nouvelle.

Dear White People sait très bien que pour parler d’histoires afro-américaines les choses sont différentes. A commencer par les influences et l’humour, on est bien loin de certains trucs comme Black-ish. Plutôt que de la politique, la série se concentrer sur la vie de ces afro-américains sur ce campus. Rien de plus. Parler de racisme avec humour et auto-dérision n’est pas ce qu’il y a de plus facile et pourtant Dear White People a réussi à le faire ici. En seulement dix épisodes, la série s’est forgée une vraie identité, un vrai caractère qui sait sortir des sentiers battus et cela s’avère rassurant. D’une série dont j’attendais déjà quelque chose, je pensais que je pourrais être déçu étant donné que je ne suis pas vraiment pour les adaptations de films en série. Mais celle-ci apporte un vrai truc en plus qui fonctionne plus amplement. Dear White People ne cherche pas à convaincre ses téléspectateurs blancs que le racisme existe non plus, elle parvient juste à parler d’autres choses de façon différente et intelligente. La série préfère donc se concentrer sur comment le racisme affecte les afro-américains, intérieurement et extérieurement. Tout est fait avec une dose d’humour et non sans une petite morale sous jacente qui est toujours la bienvenue. Finalement, Dear White People est une agréable surprise. J’ai déjà hâte de voir la saison 2 que Netflix ne peut que commander.

Note : 9/10. En bref, une sensation.


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