Mis en scène par Jordan Peele, qui signe là sa première incursion dans la réalisation, Get Out est un thriller américain auréolé de retours tous plus positifs les uns que les autres depuis sa sortie. De quoi appréhender avec curiosité cette nouvelle production Blumhouse, mais aussi avec une certaine inquiétude puisque la société est quand même surtout connue pour enchaîner les films d’horreur sans saveur depuis quelques années.
Et malheureusement, après visionnage, force est de constater que Get Out ne déroge pas à la règle puisque malgré un pitch particulièrement intéressant, symbolisé notamment par une séquence d’ouverture diablement efficace, le long-métrage aligne par la suite tous les défauts habituels de ce genre de production : des personnages écrits n’importe comment, un scénario riche en incohérences et clichés ou encore un humour souvent involontaire… Ce dernier point est d’ailleurs particulièrement symptomatique dans la mesure où il désamorce régulièrement le semblant de tension installé jusque-là, un comble pour un film censé puiser sa force dans une ambiance angoissante. Une ambiance, de surcroît, bien souvent factice étant donné que le film attire artificiellement l’attention sur des éléments qui ne devraient normalement pas suscités ce genre de réaction chez le héros dans la première heure du récit.
Quant à la satire grinçante sur le racisme que Get Out est censé offrir, le résultat est finalement bien en deçà de ce qu’on pouvait légitimement attendre, au regard par exemple de l’introduction réussie ou des critiques élogieuses des spectateurs. Non seulement la motivation des protagonistes est d’une pauvreté absolue, mais le prisme du racisme semble aussi uniquement constituer un prétexte pour livrer un thriller faussement subversif. Hormis dans le dernier acte, un poil forcé soit dit en passant, le héros est également (trop) passif, ce qui n’aide pas à rendre le film prenant. Bien sûr, il y a bien ici et là quelques scènes intéressantes, tant sur le fond que sur la forme, mais elles sont malheureusement beaucoup trop rares que pour sauver l’ensemble du projet. Enfin, on appréciera par contre pour terminer les segments comiques portés par Lil Rel Howery, le meilleur ami de Chris dans le film. En effet, si ceux-ci s’intègrent plutôt maladroitement au récit, ils s’avèrent en revanche particulièrement efficaces lorsqu’ils sont pris indépendamment.Complètement bancal sur le fond, Get Out se révèle donc être un thriller assez inoffensif. Malgré une passionnante idée de départ, le film n’évite effectivement aucun défaut inhérent à ce genre de production, rendant le projet final totalement caduc. Un long-métrage méchamment surestimé en somme !