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Critiques Séries : American Gods. Saison 1. Episodes 2 et 3.

Publié le 15 mai 2017 par Delromainzika @cabreakingnews

American Gods // Saison 1. Episodes 2 et 3. The Secret of Spoons / Head Full of Snow.


Il y a quelque chose d’impressionnant avec American Gods et c’est cette façon que la série a de transformer des métaphores en images absolument magnifiques. La scène d’ouverture de « The Secret of Spoons » est magnifique. C’est un grand moment où la série peut parler un peu plus en profondeur de son sujet de façon très métaphorique. Cela ne fait que trois épisodes d’American Gods mais la série fonctionne. American Gods est après tout une histoire d’immigration, en plus d’être un conte fantastique et une série d’aventures épiques (et un brin illuminées). Dans sa scène d’ouverture, « The Secret of Spoons » et jusqu’à la conclusion de l’épisode, la série démontre qu’elle est claire comme de l’eau de roche. Chaque immigrant n’a pas nécessairement la même histoire à nous raconter et c’est aussi cette diversité qui rend le tout aussi passionnant. Les passagers sur le bateau dans « The Secret of Spoons » ne sont pas des immigrants, ni des passagers, ce sont des gens retenus contre leur volonté. Ce ne sont pas des prisonniers au sens propre du terme, mais encore quelque chose d’autre. Comme tente de le décrire Orlando Jones au travers de son personnage fascinant. Les conditions de ces gens sont terribles, dans l’ombre, dans un endroit sale, etc. Physiquement on sent que les conditions sont rudes pour eux. Et la série utilise cela comme une image de l’esclavage et ses horreurs.

Cela fonctionne très bien à sa façon. Et on aimerait bien voir plus de ce genre de scènes. Mr. Nancy est donc un personnage important dans cette histoire et American Gods le démontre intelligemment de façon constante. Au delà de ça, l’épisode m’a fasciné par rapport à une simple partie de dames à la fin de l’épisode. Cette scène, teintée de flashs apporte ici un vrai moment pour notre héros. La mise en scène joue beaucoup dans American Gods, et c’est ce que cet épisode cherche à démontrer intelligemment encore une fois. Shadow est un bon héros mine de rien, même si sur certains points je trouve que American Gods pourraient aller encore plus loin. Mais il y a une scène au début dans ce magasin où Media, incarnée par Gillian Anderson, approche Shadow au travers du personnage de Lucy Ricardo, en noir et blanc. La scène, que Shadow découvre sur les écrans du rayon téléviseurs permet encore une fois de voir à quel point American Gods reste fascinante. C’est un conte fantastique certes, mais le fantastique apparaît de façon tellement originale mine de rien. Mais ce que fait la série ici c’est faire évoluer l’histoire tout en ajoutant de nouvelles choses à la mythologie et notamment au travers de la discussion de Media. Tout cela nous permet de comprendre qu’il n’est clairement pas en train de rêver.

Faire de cette confrontation un moment en public est important pour Shadow car ce dernier peut enfin se rendre compte de tout un tas de choses. Quand Lucy parle à Shadow, et uniquement à Shadow, il est forcé de comprendre que la réalité qu’il pensait connaître n’est peut-être pas celle là. La série ne se laisse aucune vraie limite dans son aventure et ce n’est pas plus mal. Dans le rôle de Czernobog, Peter Stormare est parfait. Il est menaçant dans le bon sens du terme, permettant encore une fois de développer un peu plus l’histoire de cette série. Le face à face avec Shadow est très bon. Cet épisode permet de développer un peu plus le monde et la folie de Bryan Fuller. Ce dernier avait déjà montré une partie de sa folie dans Hannibal, mais American Gods semble être beaucoup plus libre.

Mr. Nancy « And all for what? For cotton. For indigo. For a purple shirt »

Les scènes d’amour dans American Gods sont assez étonnantes. Je dirais qu’elles sont électriques et érotiques, proches de ce que Starz aime proposer. La dernière fois que l’on avait vu des trucs comme ça c’est Hannibal et Da Vinci’s Demons. « Head Full of Snow » est un brillant exemple des capacités folles de American Gods. La série surpasse ici les attentes, bien plus que beaucoup d’autres choses que l’on peut voir à la télévision actuellement. La série est basée sur un roman connu et surtout reconnu. Ce n’était pas ce qu’il y avait de plus simple à adapter mais malgré tout, la série semble avoir compris les enjeux. Ce qui fonctionne dans cet épisode c’est non seulement dans l’action, le ton et la tension. Tout est réglé comme du papier à musique. Dans ce nouvel épisode, nous suivons Mrs. Fadil (incarnée par Jacqueline Antaramian), décédée. Nous avons aussi Anubis (incarné par Chris Obi) là pour escorter la femme décédée. La vie après la mort est quelque chose qui me fascine et sur quoi American Gods tente de se concentrer. Anubis est un personnage intéressant, et la scène dans la chambre d’hôtel miteuse au milieu de l’épisode est aussi étonnante qu’électrifiante. C’est du sexe qui n’est pas là pour du sexe mais pour raconter quelque chose et pour le coup, ça fonctionne encore une fois très bien.

Après tout, une relation sexuelle entre deux hommes est quelque chose qui érotiquement parlant a beaucoup de choses à montrer. Et American Gods le fait à sa façon sans aucun problème. Alors que American Gods a déjà été renouvelée pour une saison 2 par Starz (ce qui est logique compte tenu de la qualité de la série), je me demande vraiment ce que la suite nous réserve. Il y a des tas de scènes étonnantes mine de rien, notamment quand la série nous plonge dans un truc complètement différent. Comme la scène d’auto-stop qui finit en séquence qui pourrait être digne d’un film des frères Coen. Quand l’annonce de cette série avait été faite, il y avait de quoi avoir peur que cela soit raté. Mais par chance, c’est tout l’inverse. Finalement, avec ces deux épisodes American Gods continue de me fasciner.

Note : 9.5/10 et 10/10. En bref, brillant.


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