Les Fantômes d’Ismaël // De Arnaud Desplechin. Avec Mathieu Amalric, Marion Cotillard et Charlotte Gainsbourg.
Présenté à l’ouverture du Festival de Cannes 2017, Les Fantômes d’Ismaël avait tout pour séduire. Et au début c’est plutôt bon. On se laisse avoir par ce dédale de scènes romancées. Jusqu’au moment où le film part en sucette, mélange les temps, les personnages, les intrigues, jusqu’à rendre le tout illisible. Arnaud Desplechin (Trois souvenirs de ma jeunesse, Rois et reine) est quelqu’un que j’ai parfois un peu de mal à cerner dans sa façon de faire. Pourtant, son film précédent, Trois souvenirs de ma jeunesse, était plutôt intéressant et sa construction n’était pas aussi étrange que celle de Les Fantômes d’Ismaël. Du coup, le film vaut surtout pour son casting alors que Marion Cotillard et Charlotte Gainsbourg livrent une belle composition. Elles sont belles, royales et folles, comme le film le demandait. On retrouve dans la première partie de Les Fantômes d’Ismaël, un très beau film, sensé et surtout brillant. Arnaud Desplechin a une façon de poser sa caméra que j’aime bien, qui change un peu des carcans du cinéma français tout en restant très attaché à nos valeurs.
À la veille du tournage de son nouveau film, la vie d’un cinéaste est chamboulée par la réapparition d’un amour disparu…
Il y a aussi dans Les Fantômes d’Ismaël un mélange intéressant de certains films précédents du réalisateur. Je dirais même que ce film est bien plus surprenant que l’on ne pourrait le penser. J’ai adoré cette façon que le film a de monter en épingle cette aventure d’espionnage avec Ivan qui est vécue en parallèle. Tout cela jusqu’au moment où Ismaël nous fait le montage du film dans la seconde partie et que les choses s’emballent. Si le montage est un truc qui plaît à Arnaud Desplechin, ce que je trouve d’intéressant dans Les Fantômes d’Ismaël ici c’est d’avoir créé une sorte de personnage meta avec le personnage de Mathieu Amalric qui retranscrirait tous les maux que le réalisateur a pu vivre dans sa vie. Puis le film plonge, la tête la première, dans quelque chose d’illisible, qui se regarde le nombril et ne propose pas grand chose de très surprenant derrière. Car cette seconde partie du film est ce qui casse tout, ce qui rend l’histoire insensé et le film complètement farfelu. Mais pas vraiment dans le bon sens du terme. Au début on se laisse charmer par Les Fantômes d’Ismaël, puis rapidement cela devient tout ce que je déteste. Alors que j’avais trouvé des points forts (et surtout apprécié) Trois souvenirs de ma jeunesse, Arnaud Desplechin est clairement ici en train de retomber de mon estime. Dommage.
Note : 3.5/10. En bref, malgré une première partie plutôt réussie, le film tombe dans certains rouages dramatiques et surtout une incohérence narrative ennuyeuse.