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Législatives : le temps qu’il fait…

Publié le 30 mai 2017 par Marc Vasseur

Nous avons encore quinze jours a tenir. Nous parce que même pour moi, cette addition des temps politiques frise l'indigestion, qui plus est quand le niveau général n'est pas spécialement élevé.

La semaine dernière, on apprenait que le ministre Ferrand avait potentiellement un peu merdé. Certains ont été prompts à balayer cela d'un revers de main au prétexte que tout le monde s'en fout. Heu non, tout le monde ne s'en fout pas , et dans ce tout le monde, je crois qu'on est quelques uns à estimer que la nouveauté ne permet pas de se dédouaner d'une certaine éthique. Surtout quand comme monsieur Ferrand avait, en son temps et à juste titre, dénoncé les errements de François Fillon. Non le " macronisme " n'est pas une immunité.

Je suis de ceux qui estiment, et depuis de nombreuses années, qu'il y a un lien fort entre action publique et éthique. Oui mon modèle se porte davantage vers les démocraties scandinaves que les arrangements à la mode italienne. Le regain de crédibilité des élus passent aussi par là, à raison.

Cette affaire ne sera probablement pas sans conséquence sur les élections de juin, d'autant qu'Emmanuel Macron met du temps à trancher, laissant à penser qu'il s'accommode des petits arrangements en famille - appelons un chat, un chat-. Bien entendu, cela ne risque pas d'inverser la dynamique générale de LREM - La République en Marche - mais ça et là, cela peut coûter quelques points pour être présent au 2nd tour, pour sortir vainqueur dans une circonscription déjà difficile. En somme, cela peut coûter une poignée de députés, celle-là qui peut passer d'une majorité absolue à la majorité relative... Et le raisonnement qui veut que c'est aux électeurs de trancher, ben c'est de la merde cf les Balkany, Dassault, Mellick

D'autant plus dommageable que le nombre de candidatures dissidentes au titre de la Majorité Présidentielle est déjà assez important. Fragilisant de facto, le potentiel du groupe à l'assemblée. Car à moins d'avoir une implantation forte et reconnue depuis plusieurs années ; certaines d'entre-elles tiennent davantage du caractère folklorique et égotique que d'une démarche politique solide et ancrée sur les territoires. Pour ces derniers, il faudra assumer la défaite et peut être le déshonneur...

Sinon, au niveau des autres partis, l'heure semble être à vouloir limiter la casse. Pour LR, on semble se résigner en espérant limiter les pertes, et surtout préparer l'après. Mais pour eux aussi, cet après risque de se compliquer ; quand on perd un Le Maire, un Darmanin - dans une moindre mesure un Philippe - le risque est réel de s'engluer durablement dans une forme de droite filloniste ou tout au moins d'avoir cette image qui colle à la peau, repliée sur elle-même et traversée par des courants contraires.

Au PS... la situation est plus que jamais critique voire désespérée... On en en vient à compter les départements où il restera des députés socialistes... La Grande Terre du Nord n'est pas certaine de faire partie de ceux-là. A moins de se bercer d'illusions, les deux plus gros scores du Parti Socialiste, c'est la 1 er et la 2eme circonscription avec respectivement 10,43% et 8,99% au 1 er tour de la Présidentielle (EELV inclus, on a tendance à oublier) ... du lourd quoi... .... Il y a bien quelques grands stratéguerres qui pensent encore pouvoir jouer dans la cour des grands mais soyons réalistes... rares sont ceux à s'appeler Pierre Mauroy, Jean Lebas ou Jules Guesde et surtout aucun n'arrive à l'orteil de ces derniers... On pourra faire les comptes le 11 juin... Je passe sur l'existence de désormais un PS canal Habituel (Cambadélis), un Canal Historique (Hamon) et un canal dans les choux (Aubry/Hidalgo), là on frise le sublime... Et comme souvent avec les socialises, ils ont tendance à oublier les erreurs du passé... ici et ailleurs

Enfin, les Insoumis ou plus communément appelé le Parti "à" Méluch dont on peine à se dire que l'essai sera transformé aux législatives. Impeccable tout au long de la présidentielle, Mélenchon sombre dans le pathétique incapable d'accepter - tout comme ses dévots - le résultat démocratique. Enfermer entre le grand complot médiatique et l'élection volée... Du choix d'un parachutage confortable, d'invectives en invectives, la dynamique s'étiole jour après jour, ce qui est d'autant plus dommageable que c'est probablement son électorat qui s'abstiendra le plus en juin, sans compter un électorat plus volatile qu'attendu - oui les sondages... -, de fait un grand nombre de candidats insoumis risquent de tomber de haut au soir du 11 juin. Des résultats qui alimenteront encore davantage une rancœur déjà bien entretenue par le Leader... sans aucune remise en cause car comme au PS, la tradition du " c'est les autres " est également bien présente... Et je ne suis pas certain qu'on construise durablement sur des champs de ruines.

On en est là, à 11 jours du 1 er tour.


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