Depuis plus de deux ans, les conseillers de RBS spécialisés sur le segment des PME ont à leur catalogue quelques solutions de crédit participatif à proposer aux clients dont ils ne peuvent satisfaire les besoins. Grâce au nouveau partenariat conclu avec Seedrs, ils pourront désormais aussi leur suggérer une campagne d'investissement P2P.
Sous l'appellation « Capital Connections », la banque tente simplement de pallier à ses propres limites : ayant parfaitement conscience de son incapacité à répondre correctement à tous les besoins de financement des petites entreprises (qu'elle connaît mal, comme toutes ses consœurs), plutôt que de les éconduire sèchement, elle choisit de les orienter vers quelques partenaires soigneusement sélectionnés (ils sont 6 en tout), dont l'expertise et l'offre sont mieux adaptées à cette catégorie de clientèle.
En pratique, la démarche est extrêmement légère. Quand le conseiller de RBS (ou de Natwest, autre enseigne du groupe) n'est pas en mesure d'accorder le crédit désiré, il pourra recommander le recours à une des plates-formes P2P du panel (Funding Circle, Iwoca…), pour un prêt, ou à Seedrs, s'il juge qu'une levée de fonds est plus pertinente pour le besoin exprimé. L'entrepreneur peut alors contacter le partenaire directement ou passer par l'intermédiaire de la banque, qui transmettra son dossier, sans qu'aucune commission ne soit versée, afin de garantir la transparence du dispositif.
D'aucuns s'étonneront qu'une banque renvoie ainsi, sans contrepartie financière, ses clients vers des startups qui, aussi modestes soient-elles, constituent une force concurrentielle. Pour en comprendre la raison, il faut d'abord remonter à 2014, quand le régulateur britannique a menacé – comme il sut également si bien le faire avec l'ouverture des données et la mise en place d'API – d'imposer aux institutions financières de proposer une alternative quand elles refusent un prêt à une entreprise. Je ne crois pas qu'une réglementation ait été instaurée, mais les banques ont tout de même plié…
Avec l'ajout de Seedrs à son panel, sans pression particulière, RBS laisse finalement entendre que l'approche est potentiellement créatrice de valeur pour elle, même si le bénéfice n'est pas immédiatement apparent. En effet, il est fort probable qu'une recommandation pertinente et accompagnée ait sur les clients un impact positif dans leur perception de leur relation avec la banque, en comparaison d'un refus sec et sans appel. D'ailleurs, avec l'apparition de nouveaux services financiers adressant une multitude de besoins spécifiques, ce modèle à base de collaborations devrait se développer…