Fear the Walking Dead // Saison 3. Episodes 1 et 2. Eye of the Beholder / The New Frontier.
Fear the Walking Dead ne pouvait pas changer aussi rapidement que ça alors forcément, quand on a vu la saison 2 (et le désastre qu’elle a été sur bien des points), on se rend compte que les ratés de ces deux épisodes ne sont pas si étonnants que ça. Toutes les saisons de Fear the Walking Dead ou même de la série mère The Walking Dead tournent autour d’un lieu utile : une prison, une ferme, un hôtel, etc. Si le premier épisode nous donne l’impression que l’on va s’arrêter dans une base militaire, on se trompe complètement puisque c’est le second épisode qui nous donne plus d’indications sur le lieu attendu. Le côté expérimentations sadiques qui pourraient transformer Fear the Walking Dead en une sorte de nouvelle nation nazie n’est pas ce que j’ai vraiment préféré. Disons qu’il y a des tas de trucs dans Fear the Walking Dead qui ne fonctionnent toujours pas, notamment chez les personnages que l’on suit depuis un petit bout de temps maintenant. De plus, la série ne s’intéresse pas vraiment au lieu qu’elle tente d’exploiter dans « Eye of the Beholder ». Et du coup, on lâche un peu l’histoire pour se concentrer sur l’action qui nous est proposée. Et il y a des zombies à tire-larigot ce qui est dans un sens une bonne nouvelle.
Nous avons également cette séquence absolument horrible où des rats sortent d’un mur, etc. Dans un sens, Fear the Walking Dead est le penchant horrifique de The Walking Dead. Il y a beaucoup plus de scènes d’horreur dans cette série et elle s’inspire un peu plus du cinéma d’horreur. D’ailleurs, George A. Romero, qui a forcément inspiré la base même de The Walking Dead, a déjà raconté une histoire sur une base militaire avec des zombies. Donc pourquoi Fear the Walking Dead ne pourrait pas le faire. Le seul truc c’est que Romero est plus subtile dans sa façon de faire puisqu’il y a un vrai message derrière, une portée qui change de ce que l’on a l’impression de voir constamment dans des univers horrifiques. Et Fear the Walking Dead ne reprend pas du tout cela. On se retrouve alors avec un double épisode qui sans être totalement dénué d’intérêt, n’apporte pas grand chose sur la table. Il n’y a aucune envie de réfléchir sur la suite, sur les enjeux qu’il y a derrière, tant d’un point de vue du pouvoir que d’un point de vue personnel pour chacun des personnages. La structure de « Eye of the Beholder » est d’ailleurs très étrange, voire foutraque. On a l’impression que les scénaristes sont là pour tuer le temps par moment dans l’attente du second épisode. Et le second épisode c’est là où les choses sérieuses commencent, où la saison peut enfin prendre le temps de se poser les bonnes questions.
Mais cela ne fonctionne pas vraiment aussi bien que l’on aurait pu le souhaiter non plus et c’est bien là le problème. Je ne comprends pas trop comment Fear the Walking Dead peut être un échec sur tout un tas de choses et être une série horrifique assez correcte quand elle le veut bien. C’est une série Z qui ne manque pas trop de moyens, mais même si elle n’est pas complètement fauchée, elle l’est en termes de réflexion. Nous avons alors l’introduction de Troy incarné par Daniel Sharman. Pour le coup, c’est peut-être bien la meilleure chose que Fear the Walking Dead pouvait nous introduire cette année. Surtout que Madison et Alicia qui parviennent à s’évader dans « Eye of the Beholder » en lui crevant un coeur avec une cuillère, c’est assez fun. Encore une fois très gore, mais Fear the Walking Dead aime ce côté là, très sanglant, qui change un peu de ce que l’on peut voir dans The Walking Dead (cette dernière n’est pas très intéressée par les détails gores de son histoire). Finalement, cette introduction à la saison vaut surtout pour l’arrivée d’un tout nouveau personnage. Il y a des enjeux mais globalement tout cela reste encore un peu trop faible pour nous donner absolument envie de revenir chaque semaine. Il y a donc encore un peu de boulot.
Note : 4/10. En bref, une nouvelle saison, une nouvelle déception.