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L'amant double, ou pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?

Publié le 31 mai 2017 par Toulouseweb
Il y a des semaines, sinon des mois, pendant lesquels on cherche un film français qui soit regardable…Enfin, je veux dire par là un film qui ne soit visiblement pas fait pour remplir la case horaire du dimanche soir sur TF1… Vous avez vu « C’est beau la vie quand on y pense », de – et avec – Jugnot ? Moi non plus…
Mais là, « l’amant double », c’est du lourd. D’ailleurs, le simple fait que le film ait été présent à Cannes classe déjà le dernier opus de François Ozon dans la catégorie « cinéma d’auteur » estampillé. Ozon, vous connaissez… C’est un cinéaste brillant, dont l’avant dernier film, « Franz » (forme classique, beau traitement de l’image noir et blanc) confirmait le grand talent, dans un registre très différent de ce film sur la gemmelléité. (là, le correcteur orthographique se met à couiner).
Et de jumeaux, il s’agit en effet dans « l’amant double », comme il est question aussi de psychanalyse, d’enfantement… et de sexe, qui est présenté, à juste titre, comme une accroche destinée à appâter un public par ailleurs friand de thrillers tortueux, comme dans le cinéma de Lynch ou de Cronenberg. Des références cinématographiques, il y en a beaucoup dans ce film outre ces deux cinéastes cités par la critique, on pourrait aussi ajouter Kubrick, car le film est aussi un hommage à « Shining » l’atmosphère oppressante de «l’amant double » tient beaucoup à une musique remarquable signée par Philippe Rombi, le compositeur attitré du réalisateur.
Mais, tout au moins dans sa première heure, le film nous captive par une mise en scène fluide, élégante, et une direction d’acteurs tirée au cordeau. Jérémie Régnier, qui se dédouble en deux personnages (à moins que ce ne soit une démarcation de docteur Jeckyll et Mister Hyde…) n’a plus rien à prouver depuis longtemps, il a fait du chemin depuis « La promesse » des frères Dardenne. Mais Marina Vacth, qui n’en est pas à sa première collaboration avec Ozon, explose, de sensualité et de fragilité dans ce film qui, malheureusement, se perd dans sa dernière demi-heure dans des entrelacs scénaristiques qui font décrocher une bonne partie du public. Mais certains retiendront une scène d’anthologie, superbement filmée, dans laquelle Marine Vacth utilise un accessoire érotique (qui permet de renverser les rôles) comme si elle avait fait cela toute sa vie… quelques critiques ont alors vu dans ce film une volonté délibérée de salir l’image des femmes, de régler quelques comptes avec elles… Il n’en est rien, heureusement, et, au final, malgré quelques boursouflures qui justifient le titre donné à cette critique, « l’amant double » s’en tire avec les honneurs.
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