American Gods // Saison 1. Episodes 4 et 5. Git Gone / Lemon Scented You.
Ce qui me fascine avec American Gods c’est que la série est tellement tout ce que j’aime chez Bryan Fuller. On retrouve ainsi tout un tas de trucs qui avaient fait le succès de Hannibal récemment ou même de ses précédentes productions et créations. Alors que les premiers épisodes tiraient plutôt du côté du road movie, ce que j’apprécie ici c’est que American Gods nous offre dans « Git Gone » quelque chose de légèrement différent. Les flashbacks sont d’ailleurs très importants dans cet épisode et donnent une dimension différente à la chose. Je ne connais pas American Gods d’un point de vue littéraire, uniquement ce que la série veut bien nous montrer, du coup cela rend le spectacle assez intrigant d’épisodes en épisodes. On ne sait pas trop à quoi s’attendre et les personnages sont tous aussi mystérieux que fascinants. Quand on ne connait pas totalement un univers, que l’on apprend à le découvrir, je dois avouer que je suis ravi. J’ai cependant lu récemment que Bryan Fuller avait réussi à adapter American Gods de façon intelligente tout en apportant son petit truc à lui qui va rendre le tout encore plus beau. Cet épisode nous donne pas mal d’informations, notamment sur Laura (incarnée par Emily Browning). L’épisode lui donne une histoire bien avant qu’elle rencontre Shadow, rendant le personnage et la perception que l’on peut en avoir complètement différente. Et puis bon, cet épisode est fun à suivre.
Le côté fun de American Gods n’est peut-être pas perceptible tout de suite mais comme ce que Bryan Fuller sait faire depuis des années, il y a toujours une petite touche d’humour, ou en tout cas d’un humour qui lui sied bien, qu’il façonne à sa façon. Si ce n’est pas forcément de l’humour comme l’on peut en voir de partout, c’est quelque chose de fun et léger qui s’ajoute à une histoire aussi complexe et permet ainsi de se plonger encore mieux dans le récit. La rencontre entre Shadow et Laura semble importante pour la série et American Gods veut que l’on ait aussi compris qui est vraiment Laura. « Git Gone » est là pour ça. Visuellement, la série continue de me surprendre et de me prendre aux tripes. Encore une fois c’est un truc que Bryan Fuller maîtrise très bien. Les séries qu’il a créé sont des objectifs visuels différents et c’est pour ça que cela fonctionne si bien. C’est un mélange de tout un tas de chose qui rend American Gods si fascinante. L’histoire en elle-même n’a pas encore révélé tous ses secrets et pourtant, même si la série garde beaucoup de choses pour elle. Par ailleurs, « Lemon Scented You » est un épisode différent. Encore une fois, American Gods sait nous surprendre à chaque nouvel épisode. Cette fois-ci, peu de développement personnage (contrairement à l’épisode précédent très chargé sur Laura et accessoirement Shadow) mais beaucoup plus fort quand il s’agit de donner des explications.
Et cet épisode est d’ailleurs plus intelligent que vraiment important. C’est un savoureux mélange d’informations distillées petit à petit et de moments qui permettent à l’histoire de réellement progresser. Je n’attendais pas énormément de choses de la part des intrigues alors que les personnages étaient au début ce qui me fascinaient le plus. L’épisode, écrit par David Graziano est intelligent, orchestré d’une main de maître afin de nous plonger dans les recoins obscures de la série. De plus, il est grandement aidé par la mise en scène de Vincenzo Natali qui avait déjà réalisé des épisodes de Hannibal et continue sa collaboration avec Bryan Fuller pour American Gods. L’épisode met énormément de choses en place pour la suite de la saison ici, ce qui est plutôt rassurant car American Gods démontre intelligemment qu’elle a bien plus de choses à raconter que l’on ne pourrait l’imaginer au premier abord. La complexité du récit de American Gods rend la narration difficile et pourtant, tout glisse comme si de rien n’était. Ce que cet épisode permet également de faire c’est de nous ouvrir l’esprit à l’univers d’American Gods si l’on n’a pas lu le livre (ce qui est mon cas par exemple). On comprend ainsi un peu mieux les enjeux et la direction que la série souhaite prendre par la suite. Les personnages continuent d’être tous très soigneusement utilisés et l’on ne pouvait pas en demander moins.
Finalement, si American Gods est parfois un peu étrange, ce qui me fascine avec cette série c’est sa façon de se remettre en cause narrativement à chaque nouvel épisode. L’un utilise les personnages, l’autre l’intrigue de la série et de la saison. Mais tout n’est jamais fait de la même façon. Ces deux épisodes sont presque des antipodes l’un de l’autre dans ce qu’ils entreprennent mais ils conduisent tous les deux vers la suite de la saison.
Note : 9/10. En bref, une série qui continue de me fasciner…