Au fil de l'écriture (difficile) de mes " Mémoires ", je retrouve aussi des photos. Ainsi, celles prises en 1967 à Paris, où j'avais organisé une " expédition " pour rencontrer un maximum d'artistes... sans me rendre compte du temps qu'il fallait - déjà à l'époque - pour se rendre d'un endroit à un autre. Nous avions commencé la journée par Joe Dassin, ensuite...
" A Paris, nous sommes déjà en retard à notre deuxième rendez-vous. On a cherché son nom sous les boutons de sonnette : Mireille Darc. Sa voix nous répondit de monter à son appartement. On s'est regardés, Claude et moi : " C'est aussi simple que ça ? Même pour une star de cinéma comme elle ? "
Elle était à la fois gentille et époustouflante. Pour nous, elle venait d'incarner la libération sexuelle dans de Georges Lautner. Pour un jaloux comme moi, c'était un peu flippant, cette jeune femme libre qui changeait d'amant comme bon lui semblait. Elle venait aussi de tourner avec Michel Serrault et Louis de Funès, mais n'était pas encore de l'année suivante et n'avait pas encore montré sa chute de reins vertigineuse du Grand blond avec une chaussure noire
Tandis qu'une grande assistante nous servait un café et nous observait, Claude enregistra l'interview et je demandai à l'assistante de prendre des photos pour le service de presse de la radio. Claude était assez " rentre-dedans " et j'essayais de modérer ses propos. C'était ainsi que fonctionnait notre duo. Je l'entendais dire, par exemple : " Une vedette comme vous, vivre dans un aussi petit appartement, c'est étonnant ! " et j'étais mal à l'aise. Nous ignorions les subtilités du cours de l'immobilier.
Une fois sortis, comme il y avait un fleuriste à deux pas, je voulus absolument lui faire porter un bouquet de roses en guise de remerciement. Ce qui nous valut quelques jours plus tard, un merci de sa part cette fois. Elle nous envoya une jolie carte écrite de sa main et nous en fûmes très fiers ; cela prouvait aussi qu'aucun propos n'avait été mal pris. "