Très bon article de La Montagne sur GM&S. Facile de croire que GM&S est une entreprise ringarde perdue au coeur des ténèbres, qui vit aux dépens du clientélisme politique français. Eh bien non. Cela a été une relativement grosse société. Mais elle aurait été victime d'une série de repreneurs peu honnêtes. Ils l'ont dépecée. Et ils ont bien profité de l'argent de l'Etat et des collectivités locales. Même le fameux Wilbur Ross, aujourd'hui ministre de M.Trump, en a été propriétaire. Il a fait une manoeuvre habituelle alors : on achète un groupe industriel pour pas cher ; puis on le délocalise à l'Est. Le problème de GM&S est, tout aussi classiquement, la diversification. On le dit, mais personne ne le fait. Faute de moyens.
L'entreprise devrait sa survie à ceux que l'on considère d'ordinaire comme des affreux. La CGT, et son pouvoir de nuisance, d'un côté ; PSA et Renault, de l'autre. La première maintient l'entreprise dans l'actualité. Les derniers conservent un volume de commande élevé (la moitié du CA nécessaire, probablement). Ils sont vraisemblablement pris en otage par l'Etat, du fait des manoeuvres de la CGT.
GM&S aurait un savoir-faire qui vaut quelque-chose ? Mais la société a été prise dans une logique de sous-traitance, qui en a fait un site de production jetable ; et de grandes manoeuvres financières internationales, qui l'ont empêchée de développer ses compétences propres, de devenir autonome et durable ? Renaissance de l'intérieur, pas une reprise ?