Shots Fired ressemble à une série ultra ambitieuse, surtout pour une série de network. Mais finalement, ce n’est jamais aussi brillant que je l’avais espéré. C’est une bonne série, mais il y a un truc qui me colle pas forcément. Il y a pas mal d’enquêtes au coeur de Shots Fired, créée par Gina Prince-Bythewood et Reggie Rock Bythwood. L’intrigue principale se concentre sur un policier afro-américain qui a tiré sur un homme blanc qui n’était pas armé. La série prend un problème à l’envers et en l’occurence celui de l’affaire Ferguson. Il y a eu d’autres histoires comme ça depuis et il y en avait déjà eu auparavant, mais l’intérêt de Shots Fired est de prendre le point de vue différent. Dans l’affaire Ferguson c’est un policier blanc qui a tiré sur un afro-américain sans défense. La mort de ce jeune homme blanc dans Shots Fired va attirer les médias, la politique et tout un tas d’autres choses. Le gouverneur, incarné par Helen Hunt, est en quelque sorte accusée d’être responsable de ce qui s’est passé ici. D’un point de vue de la narration, la série des Bythewood est assez ambitieuse. On a déjà pu voir qu’ils savaient s’y prendre avec Beyond the Lights ou encore Love & Basketball. Du coup, quand on voit Shots Fired on se rend compte que ce n’est pas si étonnant que ça que cela soit réussi.
Mais au delà du fait que la narration est complexe et intelligente, l’histoire en elle-même a parfois un peu de mal à devenir aussi efficace et passionnante qu’elle le devrait. Car le sujet en lui-même est ambitieux et les dialogues ne sont pas ridicules mais les intrigues ne sont peut-être pas aussi efficaces que j’aurais aimé qu’elles soient. Politiquement parlant, la série est intéressante car c’est un angle qu’elle traite intelligemment et qui semble être le truc le plus important. C’est aussi une série avec une charge politique importante dès le départ, dès le pitch. Il aurait été dommage de ne pas donner du poids à cette partie de la série. Surtout que Helen Hunt est parfaite dans le rôle de cette politicienne qui tente de gérer un Etat qui a évolué depuis ce qui s’est passé. Le truc c’est que les dix épisodes de cette première saison ne donnent pas vraiment de conclusion satisfaisante. J’aurais adoré que cela soit un peu différent. Shots Fired a aussi une jolie histoire à raconter dans le sens où le tout est très attachant. L’émotion est là, le casting est solide et l’ensemble parvient à fonctionner par moment. Les Bythewood ont en tout cas le mérite d’avoir assemblé un casting plutôt bon, notamment pour Sanaa Lathan et Stephan James qui incarnent respectivement Ashe Akino et Preston Terry.
C’est notre duo d’inspecteurs de Shots Fired et pour le coup c’est là aussi une belle réussite. Ils partagent un but, mais aussi leurs méthodes. Ils sont complémentaires et vivent tous les deux les mêmes problèmes dans ce qu’ils tentent de faire. De plus, notre officier sur le banc des accusés c’est Joshua Beck, incarné par Tristan Wilds que les fans de 90210 à la bonne époque doivent sûrement reconnaître. Ce personnage n ‘est pas toujours ce qu’il y a de mieux dans Shots Fired, même si la série trouve une façon de l’exploiter grâce à l’enquête qui est menée et qui est en train de chambouler tout son quotidien. Il n’y a pas forcément de questions philosophiques ou encore sociologiques dans Shots Fired, contrairement à American Crime par exemple qui avait réussi à faire quelque chose de ce genre là dans sa première saison (et dans les suivantes pour des histoires différentes). Alors qu’il n’y aura pas de saison 2 pour Shots Fired, je dois avouer que j’ai un peu de mal à me faire à l’idée car Shots Fired était une belle série. L’ambition qu’il y avait derrière aurait réellement pu se raconter dans une toute nouvelle saison. Si ce n’est pas aussi bon que American Crime, cela fait maintenant deux séries ambitieuses qui parlent de problèmes politiques, sociaux, racistes, etc. dans la société américaine avec une certaine forme d’intelligence que d’autres séries n’avaient pas jusque là.
Note : 6.5/10. En bref, une série ambitieuse qui n’est pas toujours brillante mais qui dans son classicisme fonctionne.