Magazine Europe

Aide au développement : Pingrerie et bonne conscience trop facile...

Publié le 26 juin 2008 par Danielriot - Www.relatio-Europe.com
Vendredi, 27 Juin 2008 00:48

Par William Petitjean

Dépenser mieux n'est pas forcément dépenser moins... Surtout quand il s'agit d'aides au développement, dans le contexte actuel de crise alimentaire. Surtout quand les objectifs budgétaires ne sont pas atteints. C'est une évidence. Eurodéputés et parlementaires nationaux qui viennent d'en débattre à Bruxelles sont unanimes à le reconnaître. Pourtant, cette belle bonne volonté et cette lucidité des « élus » ne semblent guère être partagés par les gouvernements des Etats membres de l'Union. Un exemple, tragique par ses conséquences, du hiatus entre les discours et les actes....

« En aucun cas le fait d'améliorer l'efficacité de notre aide ne pourrait constituer un prétexte pour les États membres, pour ne pas respecter les engagements qu'ils ont pris en matière d'augmentation de l'aide », a déclaré Alain Hutchinson (PSE, BE) en résumant un avis général. Pourtant, les chiffres sont là. .En 2007, l'aide publique européenne au développement a diminué à 0.38% du PIB, alors qu'elle atteignait 0.41% en 2006. Nous voilà loin des engagements de 2005 qui assuraient que   les Etats membres alloueraient 0,56% et 0,7% de leur PIB d'ici 2010 et 2015 respectivement.

Cette augmentation du volume de l'aide est l'une des conditions pour atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement. Des objectifs oubliés ou plutôt sacrifiés sur l'autel des restrictions budgétaires dans la plupart des pays... La tentation est grande de se donner « bonne conscience » en excusant sa pingrerie par les réquisitoires faciles contre les gaspillages de l'aide.

Personne ne nie la réalité des déperditions entrainées par un manque de bonne coordination entre   les différents acteurs de l'aide au développement. Il importe de rationaliser et de mieux contrôler. De même, il est impératif de surveiller davantage la destination finale des aides budgétaires directes faites aux Etats « receveurs » : celle-ci n'est pas un « chèque en blanc », souligne justement Louis Michel. Et elle doit être plus « transparente » si l'on veut réduire les effets corrupteurs qu'elle entraîne...

Mais ces réalités ne doivent cacher l'impérieuse nécessité de soutenir les plus pauvres et les plus faibles. Comme le souligne Louis Michel, « l'insécurité alimentaire risque de devenir l'insécurité tout court »...

Cette « pingrerie » (qui est un forme d'égoïsme) est accentuée par une réalité incontestable : les priorités du développement ne peuvent pas être les mêmes dans les pays « nantis » de l'Union et dans ceux qui doivent   d'abord se développer eux-mêmes. Et favoriser le développent chez leurs partenaires les plus proches. Il est logique que, géographiquement parlant, les nouveaux Etats membres concentrent leur aide sur les pays voisins comme ceux de la CEI ou ceux des Balkans (Serbie et ARYM). « Les pays ACP ne sont pas forcément notre cible privilégiée », précise une députée lituanienne. « La politique européenne de voisinage est plus importante que l'aide publique au développement », estiment des élus polonais. C'est d'autant plus vrai que sur le continent européen, la promotion des droits économiques et des droits de l'homme est plus privilégiée que la seule lutte contre la pauvreté.

Au passage, on peut remarquer l'une des réussites de l'Union européenne trop passée sous silence : En adhérant à l'Union européenne, la plupart des nouveaux Etats membres sont passés d'une situation de bénéficiaires net d'aide publique, à travers les fonds de préadhésion, à une situation de donateur. Les nouveaux Etats membres contribuent ainsi   au financement du Fonds européen de développement (FED).

William PTITJEAN

Commentaires (0)
Add Comment

Ecrivez un commentaire Auteur Email Titre Commentaire <span style="cursor:pointer" class="smalltext" onclick="jcResizeComment(-65);">Réduire l'éditeur</span> | <span style="cursor:pointer" class="smalltext" onclick="jcResizeComment(65);">Agrandir l'éditeur</span><br/> </div> <!-- Subscribe via email --> <!-- End subscribe via email --> <!-- Submit Policy --> <!-- End submit policy --> <div> <button class="button" onclick="addComments(); return false;" id="jc_submit">Ajouter un commentaire</button> </div> <noscript> <div> Please enable JavaScript to post a new comment </div> </noscript> <input type="hidden" id="jc_contentid" value="3743" name="jc_contentid"/> <input type="hidden" id="jc_sid" value="edeaeaed88e8" name="jc_sid"/> <input type="hidden" id="jc_task" value="add" name="jc_task"/> <input type="hidden" id="jc_isajax" value="0" name="jc_isajax"/> <input type="hidden" id="jc_option" value="com_content" name="jc_option"/> </form> </div> <!-- Input form end --><br/><script type="text/javascript"> jc_loadUserInfo(); </script><img src="http://www.relatio-europe.eu/components/com_jomcomment/busy.gif" style="visibility:hidden;display:none;" alt="busy"/><!-- JOM COMMENT END --> <table align="center" class="pagenav"> <tbody><tr> <th class="pagenav_next"> <a href="/les-opinions/analyses/62-analyses/3707-sarkozy-en-israel-le-levier-dune-influence-europeenne-plus-forte-au-proche-orient-">Suivant ></a> </th> </tr> </tbody></table></td> </tr>

Retour à La Une de Logo Paperblog

Dossier Paperblog