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Afrique du Sud : en finir avec les entreprises publiques budgétivores !

Publié le 14 juin 2017 par Unmondelibre
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Selon la tendance mondiale, les pays riches ont de larges gouvernements. L'Afrique du Sud a un gouvernement de trop grande taille qui ne cesse de croitre. Selon la tendance internationale plus un pays est pauvre plus il a d'entreprises publiques, et plus les investissements publics représentent une part plus importante de l’investissement national. L'Afrique du Sud a plus d'entreprises étatiques et d'investissements publics que la moyenne par rapport à son niveau développement. Une évaluation récente a dénombré au moins 717 entreprises publiques (SOEs) dans le pays pour un actif total de 1 trillion de rands, soit 27% du PIB, et des investissements publics représentant plus de 30% de l’investissement total.

Comme le montre le Tax Freedom Day[1] en Afrique du Sud, qui tombe cette année le 25 mai, le même que l'année dernière, mais six semaines plus tard qu'en 1994 et 2 mois plus tard qu’en 1972, les entreprises publiques représentent un fardeau important pour le contribuable et l'économie.

Le retour sur investissement dans le secteur public est plus faible que dans le secteur privé car, dans une entreprise publique, les incitations des parties prenantes et la bureaucratie associée, ainsi que le manque de concurrence, n’encouragent ni l'efficacité ni l'innovation. Ce que le gouvernement sud africain ne nie pas. Dans son rapport sur les entreprises publiques, il a déclaré que, au cours des cinq dernières années, le retour sur investissement dans les entreprises publiques a été réduit au faible taux de 2,9%.

Soulignons que certaines entreprises publiques sont tellement inefficaces que non seulement leurs pertes sont lourdes mais chroniques. Un exemple évident est celui de South Africa Airlines (SAA), qui a coûté au Trésor public plus de 35 milliards de rands depuis 2007. Le gouvernement affirme pourtant ne pas avoir l'intention de se débarrasser de cette société ou de la privatiser. Il n'existe pourtant aucune bonne raison de la garder. Le but d'une entreprise étatique n'est pas de créer des emplois, mais de fournir un service public performant. En employant presque autant de personnes, les entreprises privées pourraient fournir un service de bien meilleure qualité sans faire de perte. Il en va de même pour toutes les autres entreprises publiques.

Pourtant, la SAA n'est pas la plus grande source de pertes parmi les entreprises publiques d'Afrique du Sud. En 2014/2015, cinq entreprises publiques ont réussi à générer des pertes de 20,6 milliards de rands, ce qui a aspiré 2% des recettes publiques. On pourrait penser que ce n’est pas énorme, pourtant, cette somme aurait pu permettre de doubler le taux de fourniture de logements, sans parler des milliers d’emplois qui auraient été créés.

Le fait que les entreprises publiques soient rentables ou pas importe peu, elles constituent un frein direct pour le reste de l’économie en créant des distorsions car elles sont protégées de la concurrence. Protéger ou soutenir des entreprises inefficaces, ralentit la croissance de la productivité et réduit le nombre d'emplois durables.

En résumé, les entreprises publiques sont inutiles pour le bien-être et l'emploi ; sont inefficaces et budgétivores ; sont un frein à l'économie ; entrainent des coûts d'opportunité importants ; exposent le Trésor à un risque important et le pays à une dégradation de sa note souveraine.

Toujours selon le même rapport, un autre domaine où le gouvernement sud-africain a sous-performé est celui du maintien de la paix, de la justice et de la bonne gouvernance, c'est-à-dire l’état de droit. Le gouvernement au lieu de s’immiscer dans l’économie devrait avant tout se focaliser à assurer l’état de droit. Fournir un système de justice solide est certes coûteux mais nécessaire. Selon les normes internationales et le niveau actuel de la dépense gouvernementale, les dépenses consacrées à la consolidation de l'état de droit en Afrique du Sud sont inférieures de 26 à 27% à la moyenne alors même que sur ce point le pays devraient dépenser plus que la moyenne tant les besoins sont énormes, surtout dans le domaine de la justice.

Ainsi, l'Afrique du Sud a beaucoup trop d'entreprises publiques et trop peu d’état de droit. Pour investir dans un meilleur état de droit sans augmenter la pression fiscale il est impératif de mettre fin aux entreprises publiques dépensières et inutiles.

Garth Zietsman, statisticien et consultant. Article initialement publié en anglais par la Free Market Foundation – Traduction réalisée par Libre Afrique. Le 14 juin 2017.


[1]Le jour de libération fiscale est le jour de l'année à partir duquel les contribuables d'un pays ont accumulé suffisamment d'argent pour pouvoir payer tous leurs impôts (le jour de l'année où nous cesserions de travailler pour payer les dépenses du gouvernement). La Journée de libération fiscale est calculée en divisant les revenus du gouvernement par le PIB pour une année civile et en appliquant cette fraction au nombre de jours par année et en ajoutant un jour. Le TFD 2017 en Afrique du Sud tombe cette année le 25 mai.


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