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le web 2.0: une nouvelle logique de marché (épisode 2)

Publié le 27 juin 2008 par Christophe Foraison
le web 2.0: une nouvelle logique de marché (épisode 2)Nous avons vu qu'un des moyens privilégiés de financer les sites de type web 2.0 était la publicité affichée sur les pages utilisées par les internautes. Le principe est simple: il faut proposer un contenu informationnel qui recueille une large audience de manière à pouvoir vendre des espaces publicitaires. Il n'y a donc rien de bien nouveau par rapport à ce qui se fait déjà dans les médias "traditionnels" (comme par exemple avec les chaines de télévision hertziennes privées ou les stations de radio privées).


Pourtant, le web 2.0 apporte des innovations importantes.

La première concerne l'individualisation des usages.

En effet, comme les médias traditionnels, le succès d'un site web 2.0 se mesure au nombre d'utilisateurs qui rentrent en contact mais pas seulement.
Un autre aspect rentre en ligne de compte: les types de contacts noués entre les utilisateurs (aspects qualitatifs).
Autrement dit, les utilisateurs vont choisir avec qui ils vont rentrer en relation, suivant leurs centres d'intérêts respectifs. Ce qui permettra aux publicités de mieux cibler leur audience et donc d'être plus efficace.

Les réseaux sociaux (
My Space, facebook mais aussi les digg-like) combinent donc une audience importante et une logique d'appariement sélectif (ou électif comme l'écrivait Daniel Cohen).

le web 2.0: une nouvelle logique de marché (épisode 2)

Par conséquent, on peut mieux saisir la différence entre la publicité sur les médias traditionnels et les sites web 2.0.
Pour les premiers, l'audience est massive mais l'impact de la publicité est de faible qualité (à vouloir toucher tout le monde, on touche peu de personne).
Pour les seconds, l'audience est plus faible mais l'impact du message publicitaire est plus fort (car son contenu sera relié aux centres d'intérêts de l'utilisateur).

"
l'IAB a mené une étude pour mesurer l'impact de la publicité en ligne sur les ventes d'un produit de grande consommation, dans le cadre d'un plan plurimédia avec couplage TV-Internet. Deux panels de femmes consommatrices de céréales ont été exposés à la publicité TV du produit, en locurence c'est Kellog's Spécial K, puis un des deux a été exposé à la publicité sur internet.

Résultats : les ventes en magasin ont augmenté de +8% pour le panel TV+Internet et on note que le nombre de nouvelles consommatrices est alors en augmentation de 13%. Très bonne nouvelle pour le média Internet qui voit ainsi son efficacité démontrée, si certains en doutaient encore. L'acquisition de nouveaux consommateur (+13%) est un vrai plus car comme tout le monde le sait, ce qui coûte le plus en terme d'investissement c'est la conquête de nouveaux consommateurs, bien plus que la fidélisation."

source: evocom


L'idée que la publicité en ligne est plus efficace que la publicité à la télévision est encore confirmée par cette étude de Simmons (citée par cet article de TechCrunch).


Pour approfondir, on peut consulter le blog de Cyril Esacarguel
.


Et la publicité sur le web n'a pas fini de nous surprendre avec les innovations technologiques (comme le Rich Media) comme on peut le lire dans cet article de Gael Muller
(source: eMarketing Garden).


De même, j'ai trouvé cet
interview de J.H. Lorenzi à propos du rôle économique positif de la publicité (source: UDA mars 2007)



Ce n'est pas la seule nouveauté du web 2.0. Allons plus loin.
Nous le savons, une autre particularité du web est de faire participer les utilisateurs.

En quoi cela peut-il intéresser le gestionnaire d'un site ?

Toutes les informations fournies par les individus (au moment de l'inscription, puis au fur et à mesure des utilisations) sont d'une précieuse utilité économique: elles peuvent être revendues aux annonceurs.

Qui ne s'est jamais étonné de voir arriver des messages publicitaires dans sa boite aux lettres électroniques alors qu'il ne s'est jamais rendu sur le site en question ?^^.

Ainsi, nous participons indirectement au financement de ces sites en leur fournissant des informations gratuitement qu'ils pourront revendre par la suite. La gratuité n'est donc qu'apparente. Nous produisons donc des externalités positives (pour les entreprises qui en bénéficient) !
Ce qui nous laisse à penser qu'il y a là une possibilité de construire un marché mondial sur l'exploitation des multiples curiosités humaines !

le web 2.0: une nouvelle logique de marché (épisode 2)
   René Magritte : Ceci n'est pas une pipe


Certains ont déjà commencé à s'en rendre (par exemple: sur Facebook, il existe un groupe dont l'objet est de refuser la vente des données personnelles aux sociétés de marketing).
Nous verrons justement dans le prochain article les enjeux de ces questions.

Pour avoir une approche plus détaillée, consulter cet article de Thomas Serval sur "
les aspects de l"économie d'internet" (source: Ateliers d'Internet de l'ENS).
Dans un autre registre,
le blog Advisium comporte des éléments d'analyse relativement intéressants.

le web 2.0: une nouvelle logique de marché (épisode 2)



Allez, j'aime bien celui-là, non ?

Découvrez Manu Chao!

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