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Bilan-binge : White Gold (2017)

Publié le 20 juin 2017 par Jfcd @enseriestv

White Gold est une nouvelle série de six épisodes diffusée sur les ondes de BBC Two depuis le 24 mai en Angleterre en plus de rendre l’entièreté de la saison disponible sur iPlayer à la même date. Cet « or blanc », c’est en fait un double vitrage entouré de plastique blanc qui a connu un réel succès à partir des années 80 ; là justement où la série se déroule. On y suit Vincent Shawn (Ed Westwick), un vendeur émérite et peu préoccupé de questions éthiques lorsque l’occasion de se mettre des sous supplémentaires en poche se présente. Avec ses deux collègues Brian (James Buckley) et Martin (Joe Thomas), ils ne sont donc pas à bout de ressources, mais leurs combines, pour la plupart illégales leur créent en général plus de soucis que d’avantages. On associe assez rapidement White Gold à The Inbetweeners (E4, 2008-2010) en raison de la présence de Buckley et Thomas au casting, mais aussi de Damon Beesley en tant que créateur des deux séries. Si on a droit à autant de mises en situation irrévérencieuses que dans la précédente, le charme ou plutôt l’humour opère bien moins. Quant à la stratégie multiécran de BBC, on espérerait beaucoup plus d’initiatives en ce sens.

Bilan-binge : White Gold (2017)

Des salauds en « binge-watching »

Bellâtre arrogant et égocentrique : Vincent semble toujours obtenir ce qu’il désire en un claquement de doigts, autant dans sa vie personnelle que professionnelle. S’il est dans un premier temps le chouchou de son patron Tony (Nigel Lindsay), c’est qu’il n’hésite pas une seule seconde à escroquer la veuve et l’orphelin, quitte à mentir sur la qualité de ses produits pour compléter une vente. Comment s’y prend-il ? Par le paraître surtout. En effet, son assurance et sa belle gueule font des merveilles et dans le second épisode il va même jusqu’à quitter (temporairement) son emploi parce que Tony refuse de lui fournir une voiture (coûteuse évidemment) pour ses déplacements. Il revient peu plus tard par la grande porte avec une augmentation et ce qu’il désirait, mais peu à peu, les fondements de cette carapace factice que Vincent s’est construite tombent en morceaux. Il y a d’abord le fisc qui est activement à recherche, lui qui n’a pas payé d’impôts depuis des lustres. Coureur de jupons invétérés, son épouse Sam (Linzey Cocker) apprend qu’il couche avec l’institutrice de son fils et le met à la porte. Et c’est sans compter ses concurrents qui ont la mémoire longue et qui ont bien l’intention de le lui faire payer.

Bilan-binge : White Gold (2017)

Pour ceux qui s’en souviennent, Ed Westwick, c’est le tueur en série de la très brève Wicked City d’ABC en 2015, mais autant le dire d’emblée, l’acteur est beaucoup plus effrayant en vendeur dans White Gold ! Tromperies, extorsions et un coup plus que vicieux pour finalement évincer son patron ; on exècre profondément le personnage principal à la grande différence de The Inbetweeners. Dans l’ancienne série se E4 aussi les protagonistes se mettaient dans le pétrin et étaient à la recherche d’une solution facile, mais au fond on avait envie de passer l’éponge en raison de leur immaturité. Dès lors, l’attachement n’est pas le même, d’autant plus que dans la plupart des combines, Vincent agit seul et un peu plus de complicité avec ses amis-collègues aurait donné de meilleurs résultats à l’écran.

Rejoindre plusieurs publics

Sinon, c’est la décision de BBC de rendre la fiction dans son entièreté sur sa plateforme iPlayer qui nous laisse perplexes. On le sait, peu de chaînes européennes pour le moment y vont de cette méthode pour conquérir de nouveaux téléspectateurs, sûrement en raison des coûts élevés. Reste que c’est la deuxième fois seulement que le diffuseur britannique décide de mettre la fiction dans son entièreté sur sa plateforme iPlayer (la première étant The Living and The Dead). Si on salue l’audace de la BBC d’y aller avec ce que peu de chaînes européennes peuvent se permettre, reste qu’il faut choisir avec soin la série qui héritera un tel sort. Comment ? En prenant en compte au moins trois critères : s’adresser à un public plus jeune, contenir le plus de cliffhangers possibles pour nous donner l’envie d’aller tout de suite au suivant et finalement un scénario qui fait preuve de plus de risques du côté créatif. Du côté de l’auditoire, White Gold pourrait aisément rejoindre la cible espérée. En effet, la fiction a beau se dérouler dans les années 80, l’arrivée d’un premier ordinateur au bureau ou leur tentative de se lancer dans la distribution illégale de vidéocassettes avec du contenu érotique trouvent facilement leur équivalent dans notre société d’aujourd’hui (implantation d’une nouvelle technologie, piratage, etc.).

Bilan-binge : White Gold (2017)

Par contre, au niveau des cliffhangers, on ne peut pas dire que l’envie nous démange d’enfiler rapidement les épisodes puisqu’on a l’impression de repartir une nouvelle histoire à zéro à chacun d’entre eux. Le plus dommage, c’est que le # 4 marque un tournant pour la série, mais on n’a pas pris la balle au bond au niveau du scénario. C’est que Sam découvre l’aventure de Vincent, il est humilié lors d’un gala par Brian, le fisc le retrouve finalement pour le faire payer et ses problèmes financiers atteignent un nouveau sommet. Pour les deux derniers épisodes, on aurait apprécié un ton plus dramatique (d’où une prise de risque plus grande au niveau du scénario) avec la déchéance du protagoniste, question de lui donner un peu plus de profondeur. Au lieu de cela, il se remet assez vite de ses multiples problèmes, tout en en créant de nouveau. Bref, on tourne en rond et la finale nous laisse somme toute de glace.

Quant à l’audience télévisée, le premier épisode White Gold a attiré 1,67 million de téléspectateurs, se classant ainsi au 10e rang des émissions les plus regardées de BBC Two pour la période du 22 au 28 mai. La semaine suivante, ils étaient toujours 1,21 pour le 23e rang. Cause à effet de la disponibilité de l’entièreté de la série sur iPlayer ? Bien qu’en consultant le palmarès des programmes les plus regardés sur la plateforme, la fiction s’en tire bien, impossible d’avoir des chiffres à l’appui et les comparatifs appropriés pour en conclure quoi que ce soit. À suivre.

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