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Nicolas Hulot : " La France va rester ferme " sur les perturbateurs endocriniens

Publié le 24 juin 2017 par Bioaddict @bioaddict
Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et Solidaire, s'est prononcé le 23 juin pour un texte exigeant sur les perturbateurs endocriniens. Une proposition de la Commission européenne définissant ces produits doit être soumise au vote lors d'une réunion extraordinaire le 4 juillet à Bruxelles. La position de la France était très attendue, alors même qu'une récente étude a mis en évidence l'augmentation des pubertés précoces en France, en lien avec ces produits. ¤¤ Nicolas Hulot, ministre d'Etat en charge de la Transition Écologique et Solidaire. Sur le même thème   La Fondation Léa Nature-Jardin Bio s'engage dans la lutte contre les perturbateurs endocriniens Pesticides : des perturbateurs endocriniens dans l'eau du robinet Nous sommes tous contaminés par des perturbateurs endocriniens  Emmanuel Macron et Nicolas Hulot unis pour le climat OK
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" La France va rester ferme parce que mon rôle, c'est d'aider à protéger les Français de ces empoisonnements que nous distillons depuis des années et des années ", a déclaré Nicolas Hulot le 23 juin. Il était interrogé sur BFMTV au sujet d'une proposition de la Commission européenne définissant les perturbateurs endocriniens (ou perturbateurs hormonaux) dans le cadre des législations pesticides et biocides. Cette proposition établit des critères qui devraient permettre d'interdire les plus dangereux de ces produits.

L'ONG Générations futures avait alerté la veille sur le vote possible d'un texte affaibli à la fois parce qu'il exige un trop fort niveau de preuve pour identifier un perturbateur endocrinien et parce qu'il prévoit une dérogation très large qui le rendrait inopérant. En résumé, tous les produits dont le mode d'action est basé sur la perturbation endocrinienne ne seraient pas concernés par la législation ! Cette dérogation aurait été introduite récemment sur la pression du lobby allemand des entreprises de la chimie.

" J'espère que nous allons pouvoir trouver une position commune avec l'Allemagne. Je m'y emploie. J'ai jusqu'au 4 juillet ", a ajouté Nicolas Hulot, précisant qu'il avait engagé une discussion avec son homologue allemand, Barbara Hendricks.

Jusque-là, seuls la Suède, le Danemark et la France se sont prononcés contre cette proposition de l'UE. Ségolène Royal, alors ministre de l'Environnement, avait fait pression pour un texte fort, s'appuyant notamment sur des travaux de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES).

Un coût sanitaire de 150 milliards d'euros par an en Europe

Inquiète, l'ONG Générations futures (GF) a fait savoir le 22 juin qu'elle avait adressé une lettre à Nicolas Hulot lui demandant de prendre position sur le sujet. Les critères qui vont être définis sont d'autant plus importants qu'ils serviront ensuite à éliminer les perturbateurs endocriniens présents dans les aliments, les médicaments, les cosmétiques... Ce qui explique l'intensité du bras de fer en cours.

Depuis 2009, la Commission européenne est tenue de définir ces critères mais elle traine les pieds à tel point qu'elle a été condamnée en 2015 par la Cour de justice européenne pour avoir manqué à ses obligations.

GF a rappelé que le coût sanitaire des perturbateurs endocriniens en Europe est évalué à 150 milliards € par an, sans prendre en compte les cancers. Ces produits sont mis en cause dans des pathologies comme le diabète et l'obésité ainsi que dans les pubertés précoces car ils jouent un rôle d'oestrogènes et peuvent induire un développement pubertaire. Selon une communication de Santé publique France, plusieurs études font état d'une apparition plus précoce des signes de la puberté dans les pays développés.

"On peut parler d'une avancée des stades pubertaires. En France, on observe fréquemment dans nos cabinets des fillettes dont les seins poussent vers l'âge de 9 ans ", constate Olivier Puel, pédiatre endocrinologue co-fondateur de l'Association Française des Pédiatres Endocrinologues Libéraux (Afpel).

Les Français ont pris conscience du danger des perturbateurs endocriniens comme le montre un récent sondage commandé auprès de l'Ifop par Générations futures : 90% des personnes interrogées veulent leur interdiction, les plus nombreux à exprimer ce souhait étant les électeurs d'Emmanuel Macron. Le gouvernement semble les avoir entendus.

Anne-Françoise Roger


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