Etre à l’écoute de son corps

Publié le 28 avril 2017 par Arnauddarchu

Je vous partage ma récente interview réalisé pour Catherine Borie 

Arnaud a fait un Burn-Out et en est sorti transformé. Il a choisi de vivre différemment et nous fait part de son expérience au travers de ce témoignage.

Catherine B.: Bonjour Arnaud, et merci d’avoir accepté de répondre à mes questions

Arnaud D. : Bonjour Catherine, ravi de pouvoir partager mon expérience qui est au final une opportunité… tout dépend de l’état d’esprit dans lequel on se trouve!
Le mien a toujours été tourné vers l’optimisme.

C.B : Arnaud, pouvez-vous vous présenter en quelques mots : quel âge avez-vous ? Que faites-vous dans la vie aujourd’hui ?

A.D : Originaire du nord de la France habitant en Normandie, âgé de 35 ans, heureux papa de 2 garçons, j’ai suivi le schéma traditionnel de réussir à l’école pour avoir un beau diplôme, un beau métier, une belle maison… Actuellement je suis Cadre Ingénieur dans l’industrie de l’ameublement et j’accompagne ma femme à développer une entreprise autour du bien-être, nous y reviendrons un peu plus tard.

C.B : Vous avez fait un Burn-Out il y a quelques temps. Pouvez-vous nous en parler ?

A.D : De mon Burn-Out, je me rappelle exactement les moindres détails de ce jeudi 3 octobre 2013, véritablement K.O debout.

C.B : C’est précis en effet ! Que s’est-il passé ? Pourquoi en êtes-vous arrivé là ?  

A.D : J’évoluais dans un contexte de travail où le rythme allait toujours plus vite, plus fort, plus ambitieux pour remplir les objectifs d’ingénieur, de satisfaire l’entreprise traditionnelle hiérarchique, faire toujours plus de chiffres d’affaires…
Bref ce jeudi là, à 12h16, un horrible mal de crâne, des suées, une vision qui devient floue, seul un spectre de ma vue de quelques centimètres de diamètre est net, ce qui me permet de rentrer à mon domicile.
Etant sûr de mes capacités, je pensais qu’après une bonne sieste, ça serait reparti ! Sauf que cette fois, j’ai véritablement poussé la formidable machine qu’est le corps humain.
Je ne me suis arrêté que 2 jours car la fierté et l’orgueil ne me donnaient pas raison et je devais rendre le travail qui m’avait été confié.

C.B : Vous n’avez donc pas vraiment pris le temps de récupérer… que s’est-il passé suite à cela ?   

A.D : Un véritable parcours du combattant a alors commencé et a duré plus de 2 ans, coincé dans la spirale de la vie avec des crédits, un foyer à nourrir, un rythme de vie …

Mais comment faire ?

Tout quitter pour tout reconstruire ou faire le dos rond en écoutant mes proches ? Car à leurs yeux j’ai une belle situation sauf que je n’ai plus de vie, ma santé physique et mentale sont en lambeaux.

Je cachais mon mal-être au travail car je me sentais toujours jugé, en répondant inlassablement à la question du lundi « Comment ça va ? Ça va ». Les nuits s’enchaînaient et se ressemblaient, quand j’arrivais à dormir, j’étais encore plus fatigué au réveil.

Le sentiment que ça ne sera plus comme avant s’ancrait petit à petit.

C.B : Avez-vous été soutenu par votre entourage ?

A.D : Poussé dans mes retranchements, seule ma femme me comprenait à moitié dans un premier temps, pour véritablement me soutenir au bout de plusieurs mois.
Le soutien, c’est l’empathie, donc aucune personne n’a été en mesure de me comprendre réellement. L’incompréhension était totale autour de moi, j’en ai même perdu des « amis ». J’étais livré à moi-même où seules ma foi et ma confiance en moi étaient mes atouts pour rebondir.

C.B : Comment avez-vous fait pour vous reconstruire ?

A.D : Pour me reconstruire, j’ai décidé de repartir des bases.
Dans un premier temps, je m’isole, je me ressource, je me mets à lire, je découvre avec ma femme une nouvelle opportunité de travail où on aide les personnes à réussir, pour réussir soi-même, tout en étant indépendant, et ça, ça me plait.

Je décide de ne prendre aucun médicament, de rétablir une hygiène de vie saine basée sur les 3 principes fondamentaux : Alimentation, Activités physiques et Relaxation.
J’en profite également pour mettre mon expérience au service des autres en créant mon blog www.bienetrequotidien.fr.

Je dois également beaucoup à 2 excellents thérapeutes qui m’ont permis de me reconnecter au petit garçon de 9 ans qui avait des rêves plein la tête. Merci à C.Touret (Ostéopathe) et J.Drolon (Kinésithérapeute) tous deux sur Rouen.

C.B : Arnaud, vous avez donc repris le même métier mais vous travaillez sans doute différemment. Pouvez-vous nous dire comment vous faites aujourd’hui ?

A.D : Etant passionné par mon métier, travaillant à l’affectif, je continue mon travail de cadre ingénieur mais en sachant désormais dire non. J’ai surtout diversifié et sécurisé mon parcours de vie avec l’entreprise que nous développons avec un collectif d’entrepreneurs français.

C.B : Vous semblez avoir fait de votre votre Burn-Out une véritable force. Quelles leçons tirez-vous de cette expérience ?

A.D : Cette expérience est nécessaire pour toutes les personnes qui travaillent à l’affectif, qui ne savent pas dire non, qui se sont enfermées dans ce plan de 40 ans de travail comme enchainées à un poteau qui n’existe pas.

C’était mon cas et j’ai désormais pris conscience que le monde change et que nous devons nous adapter en travaillant autrement.

Avant, je voulais plaire à tout le monde car à l’école on nous apprend qu’il faut être gentil avec tout le monde. Ainsi j’ai adopté une nouvelle façon de vivre, je n’ai plus peur du jugement. Celui qui m’apprécie tant mieux, sinon tant pis. J’ai décidé de réussir ma vie et non plus dans ma vie.

C.B : Je crois savoir que vous lisez beaucoup. Quels livres vous ont aidé en particulier dans cette épreuve ?

A.D : Avant l’âge de 32 ans, je n’ai jamais réellement lu. Depuis ce jour d’automne 2013, je lis entre 1 à 2 livres par mois autour du bien-être, du développement personnel, du managament … Les livres qui m’ont littéralement secoués pour comprendre où j’en étais arrivé sont « Le Bonheur d’être soi » de Moussa Nabati, « L’entreprise du 21e Siècle » de Robert Kiyosaki & John Fleming, « Plus malin que le diable » de Napoleon Hill et « Le léger avantage » de Jeff Olson.
J’ai trouvé ma raison d’être en aidant les autres à la trouver.
Je vous laisse sur une citation qui me tient à cœur de Sénèque « Nous commençons à vieillir quand nous remplaçons nos rêves par des regrets ».
Je vous souhaite donc d’avoir des rêves pour les réaliser !

C.B : Merci beaucoup Arnaud !