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Myanmar : Clinique pour toutes dans l’Etat de Rhakine

Publié le 06 juillet 2017 par Frédéric Joli

Myanmar : Clinique pour toutes dans l’Etat de RhakineMyanmar : Clinique pour toutes dans l’Etat de RhakineEn 2012, l’Etat de Rakhine a été en proie à de très violentes émeutes entre communautés Rohingya (musulmanes) et Rhakine. 5 ans plus tard, au centre géographique de cet Etat bordé à l’ouest par le golfe du Bengale, une clinique d’obstétrique est devenue un exemple de coexistence pacifique ; un symbole pour tout le pays.

Lundi matin, la clinique Sin Tet Maw ouvre et déjà nombre de patientes s’asseyent sur les bancs disposés le long des murs. Certaines se cambrent espérant soulager un peu leur dos du poids de leur ventre rond ; d’autres au contraire piquent vers leurs genoux comme pour mieux protéger le nourrisson endormi dans le creux des jambes croisées. Toutes discutent en attendant la consultation ou les résultats d’examen ; peu importe que l’on soit Rakhine ou Rohingya. « Tout le monde est le bienvenu ici, explique San Mya Yee, sage-femme à Sin Tet Maw. Nous ne faisons aucune différence, communautaire ou autre, entre patientes. Il y a beaucoup de soins à prodiguer.  »

Myanmar : Clinique pour toutes dans l’Etat de Rhakine

« Tout le monde est le bienvenu ici » San Mya Yee – Sage-femme.

Originaire de Sitwe, la capitale de l’Etat de Rhakine, San Mya Yee travaille depuis 10 ans à Clinique. Débonnaire et blagueuse elle sait créer la confiance avec les patientes et mettre à l’aise tout le monde. C’est le cas pour Nar Wa Eishar accompagnée de sa fille, adolescente, faible et dénutrie. San Mya Yee les accueille sourire aux lèvres puis invite l’adolescente à la consultation. « Nous venons souvent ici, explique la maman. Ils prennent bien soin de ma fille. Je recommande la clinique à toutes les personnes qui sont à la recherche de soins ».

Confiance partagée par Ma Bu Chay, 28 ans et déjà 4 enfants. Si c’est trois premiers enfants sont nés à la maison, elle a souhaité que la petite dernière naisse à la clinique jugeant que vu l’accueil et l’équipement l’accouchement se passerait très bien et en toute sécurité.

A la question de savoir ce que cela fait de côtoyer des musulmans, Ma Bu Chay répond : « Ce n’est pas un problème. Nous, les mères ou futures mères nous asseyons ensemble. Les musulmanes accouchent comme nous ici et c’est bien ».

« Aujourd’hui, à Rakhine, nous devons encourager les communautés à vivre ensemble, explique Haezin Nay Lin, officier de santé du CICR. La clinique est un point de convergence naturel entre ces populations qui peinent à se remettre des violences d’il y a 5 ans ». En 2016, le CICR a conclu un partenariat de deux ans avec le ministère de la Santé et des Sports de l’Etat de Rakhine pour soutenir les services de santé maternelle à Pauk Taw et cinq autres cantons. Objectif : construire les bases d’un système de santé efficace et accessible. A Sin Tet Maw, il apporte un soutien en termes de logistique, d’hygiène ou encore de fourniture de lampes à énergie solaire afin de sécuriser au maximum les accouchements de nuit.

Pour San Mya Yee, le rôle du CICR est précieux : « Cette année, nous avons inauguré une nouvelle salle d’accouchement et son matériel médical flambant neuf. Résultat des courses, de plus en plus de femmes viennent consulter ». La sage-femme regarde les patientes. Toutes discutent et jouent avec les bébés des unes et des autres…


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