Je pense donc je suis, disaient des manifestants en réaction au terrorisme récent. C'est ce que rappelait hier France Culture.
Détournement de la pensée de Descartes ? Pour lui, ce qui prouve notre existence, c'est notre faculté de penser. Terrorisme ou pas, tout le monde pense. Donc tout le monde est. Le manifestant, lui, estime que pour "penser", il faut pouvoir s'exprimer. Le terroriste veut nous couper la parole. Mais le terroriste n'est pas loin de penser contre le manifestant. Ce qu'il lui reproche, c'est son fameux "universalisme". Il est en guerre contre une pensée qu'on lui impose.
Morale ? On a peut-être bien besoin de s'exprimer en public, pour penser, et pour vivre. Mais, justement, cette pensée ne se construit pas sur la recherche d'absolu, d'universaux, mais par débat. Elle a besoin de tout le monde.
(Ou, s'il y a recherche d'universaux, ce sont des universaux relatifs au groupe humain qui débat. Des universaux qui expriment, principalement, que nous sommes tous des hommes, également respectables.)