
Un constat pour point de départ
On le sait, parmi les visiteurs sur notre territoire, nous avons:
- des touristes aux profils très variés;
- des personnes aux niveaux d'aisance inégaux face à la technologie;
- des outils et plateformes qui vont du plus simple au plus compliqué;
- une tendance générale (gastronomie, design, art,...) de retour aux " basiques "

Nous avons donc imaginé une approche innovante non pas dans les outils mais plutôt dans les usages.
Que propose-t-on au client ?
Une prise en charge de la " corvée " des souvenirs pour que le consommateur puisse vivre son séjour à 100%: voilà en résumé ce dont nous avons rêvé. Si j'ai utilisé volontairement le mot corvée, c'est parce que je me souviens de ce temps où, enfant, j'appréhendais la matinée cartes-postales lors des vacances passées avec mes parents. C'était pour moi, une demi-journée de perdue.
Aussi, pour gagner du temps sans pour autant sacrifier des souvenirs appréciables, l'idée est de favoriser au maximum le recours à des outils simples qui permettent rapidement la prise de vues photo ou vidéo. Et si un effort, aussi infime soit-il, est demandé au client, on l'intègre alors dans une bonne dose de ludisme.
Pour les moins technophiles, voire même les technophobes

Je suis toujours étonné du succès que rencontrent ces bornes au croisement entre le Polaroïd et le photomaton. L'effet Madeleine de Proust n'est probablement pas étranger à l'engouement qu'elles suscitent; retour aux basiques je vous disais. Et le succès que les Polaroïds de nouvelle génération rencontrent auprès de nos ados confirme bien cette tendance: on aime retrouver le contact de la photo " papier ".
On peut également investir dans des installations plus coûteuses mais ô combien attractives comme ces bornes déployées dans de nombreuses stations de ski, activables avec le traditionnel forfait et qui vous permettent de recevoir à la fin de votre descente sur votre mobile via MMS, le film de vos exploits.

Dans un cas comme dans l'autre, on le voit, aucun effort réel n'est demandé à l'utilisateur, pas plus que de grandes connaissances technologiques: un numéro de mobile ou une adresse mail suffisent pour obtenir un précieux souvenir d' une expérience vécue à 100% et sans prise de tête !
Pour les digital addicts
Si vous nous lisez, vous êtes peut-être vous-même un peu technophile. Nous n'avons pas non plus oublié ce public, prêt à plus de manipulations, plus d'efforts pour s'assurer de LA photo qui fera pâlir d'envie ses abonnés Instagram ou ses amis Facebook.
De ce côté, l'inspiration côté tendances nous est venue des masques (appelés aussi parfois " filtres ", entraînant la confusion avec les filtres de traitement des nuances et couleurs pour lesquels ce terme est adéquat), bien connus des utilisateurs de Snapchat et intégrés aussi par la suite dans Instagram avec les stories.

Aujourd'hui, évolution et monétisation obligent, Snapchat (et à n'en pas douter, Instagram suit de près) propose des masques et des filtres sponsorisés et géolocalisés : à certains endroits, ces filtres s'activent et vous sont offerts, intégrant le logo de la marque sponsor. On pourrait ainsi imaginer se voir proposer un masque nous coiffant d'un béret basque une fois sur le territoire de Saint Jean de Luz. Dans la photo ci-dessus, vous pouvez voir les propositions de Burberry ou encore de Coca-Cola.

L'innovation se cache souvent dans les idées les plus simples s'inspirant largement de pratiques qui ont fait leurs preuves; ne cherchons pas systématiquement à réinventer la roue mais faisons la évoluer, comme elle l'a fait de la pierre au caoutchouc en passant par le bois, gagnant toujours en efficacité.
Conclusion


Conférencier et formateur en e-tourisme auprès du Centre de compétence Tourisme du Forem en Wallonie, Denis Genevois est actif dans la sphère e-business et le marketing depuis près de 15 ans et s'est spécialisé en e-tourisme dès 2004. Il forme et accompagne au quotidien les acteurs publics et privés du tourisme en Belgique francophone dans leurs projets et leurs besoins en développement de compétences.