Arès // De Jean-Patrick Benes. Avec Ola Rapace, Micha Lescot et Thierry Hancisse.
Arès est un film de science fiction très sombre et français. Il est rare de voir des films français de SF et pour le coup, je suis tombé sur Arès un peu par hasard. Je ne savais même pas que ce film était sorti il y a quelques temps déjà au cinéma. Nous sommes donc en 2035 à Paris et la France est désormais un pays pauvre. Il y a 10 millions de chômeurs et le monde est désormais tenu par des grandes puissances. On retrouve alors dans ce film tout un tas de choses différentes alors que Arès nous plonge dans une ambiance ultra sombre et angoissante. Je dois avouer que je ne m’attendais pas à un film de ce genre là, qui n’est pas sans rappeler d’autres oeuvres d’anticipation qui mettent en scène des mondes au fond du gouffre. Jean-Patrick Benes à qui l’on doit Vilaine revient ici avec un truc étonnant qui sort du commun pour le monde du cinéma français. On sent l’amour du réalisateur pour le monde qu’il a réussi à créer. C’est tout de même intéressant de voir un film de SF efficace, complètement fauché, qui n’a même pas eu besoin d’aller dans les pays de l’Est pour se tourner et qui s’appuie alors sur un Paris complètement métamorphosé pour l’occasion.
Dans un futur proche, l'ordre mondial a changé. Avec ses 10 millions de chômeurs, la France fait désormais partie des pays pauvres. La population oscille entre révolte et résignation et trouve un exutoire dans des combats télévisés ultra violents où les participants sont dopés en toute légalité et où tous les coups sont permis. Reda, dit Arès, est un ancien combattant qui vit de petits boulots de gros bras pour la police. Tout va changer lorsque sa soeur se fait arrêter et qu'il doit tout mettre en oeuvre pour les sauver : elle et ses filles.
Il faut dire que Jean-Patrick Benes a fait appel à de très bons spécialistes des effets spéciaux français, prouvant ainsi qu’en France on est capable de rivaliser avec les américains. Imaginez avec plus de moyens ce que Arès aurait pu devenir … Arès propose également une réflexion passionnante sur le monde dans lequel on vit où l’on est de plus en plus pauvres et où il est de plus en plus difficile d’aller de l’avant. La réflexion est forte car elle s’intéresse à un futur que l’on pourrait avoir si l’on ne bouge pas pour sauver nos emplois. C’est en tout cas ce que j’ai envie d’imaginer ici. Arès est un drame apocalyptique et l’on rêverait que cela soit plus de la SF que de l’anticipation dans le sens où si c’est le futur qui nous attend, il est bien loin d’être des plus radieux. Finalement, Arès est une belle production française qui mise sur le bon cheval et qui nous propose autre chose que ce que l’on a l’impression de voir encore et encore. Ce n’est pas une énième comédie mais une proposition de cinéma qui nous sort un peu du commun. Je pense que c’est pile poil ce qu’il me fallait pour me redonner espoir en ce cinéma français désespérant par moment. Ce sont souvent les petits films dont on entend pas parler qui sont les plus passionnants et Arès ne fait clairement pas exception…
Note : 8/10. En bref, un très solide film d’anticipation français…
Date de sortie : 23 novembre 2016