Interstellar. La religion de l'art

Air. De la nuit
Vent. Sur ma peau
Souffle. Coupé
Respirer
J'ai vu Interstellar
Et ma force intérieure s'est vue monter, croître, toucher les cieux, les dépasser, s'embraser et embrasser les espaces infinis avant de lentement redescendre sur un duvet de plumes soyeuses au milieu du souffle qui caresse les brins d'herbe de notre terre
L'écran, ce simple et complexe canal d'émotions entre les cieux et la terre, entre les étrangers et le connu, entre les héros et moi
Émotions face à un monde menacé de mort
Mise entre parenthèses de la beauté d'un monde d'or
Nostalgie d'un simple chant d'oiseau au dehors
Amor
L'art c'est la transfiguration de l'amour pour le prochain en amour pour le lointain
Faire acte d'amour sans attendre de retour
Faire acte d'amour pour qui ne connaît l'amour
Faire acte d'amour pour donner vie à nos tours
Amour qui relie les galaxies, amour qui peuple nos colonies
L'art c'est la passion des femmes et des hommes
Ce qui échoue en science échoit à la fiction
Le cinéma, ce dévoilement des points d'interrogation de Damoclès qui pèsent sur nos têtes. Trou noir rempli de vie par l'imagination. La caméra conquière l'espace et nous le rend habitable. Là où se posent nos regards se pose notre arche.
Et dans cette formidable épopée humaine, dans cette collective conquête de l'espace, dans cette émotionnelle ascension, naît une vraie religion
L’Église est morte ! Vivent nos communautés !
La superstition est morte ! Vivent nos beautés !
Dans le vide fleurissent nos cathédrales
Voici venue la nouvelle ère des bâtisseurs de cathédrales
Par et pour nous


Interstellar, de Christopher Nolan, 2014

Maxime