Doctor Who // Saison 10. Episodes 4 et 5. Knock Knock / Oxygen.
Il y a des intrigues simples qui fonctionnent très bien et c’est ce que nous permet de comprendre cette saison 10 de Doctor Who. La série repose alors sur quelques bonnes idées qui n’ont rien de très originales dans un sens, mais qui font malgré tout leur petit effet. Je pense notamment au huis clos qu’est « Knock Knock » où des cafards engloutissent les habitants d’un manoir. Et il fallait que cela tombe sur un groupe de jeunes (dont la nouvelle assistante du Doctor). Cet épisode s’amuse alors et la scène d’ouverture est déjà une belle introduction à ce que le reste de l’épisode compte bien nous proposer. Tout cela permet à Doctor Who de se transformer en une sorte de filme d’horreur, un peu simpliste qui n’a rien d’exceptionnel, mais qui sait très bien s’y prendre pour nous faire passer un agréable moment malgré tout. C’est un peu dépassé par moment, mais toujours de la meilleure des façons. Un truc un peu ringard peut très bien fonctionner dans un monde moderne et c’est le cas de « Knock Knock » qui reprend pas mal de poncifs du genre et notamment les poncifs narratifs de Doctor Who. Le petit nouveau Mike Bartlett ne prend peut-être pas toujours bien en compte l’univers de Doctor Who mais tente de s’en sortir intelligemment. Le Doctor et Bill sont balancés dans le scénario, et la présence du Doctor est presque de drôle dans un sens. Le personnage erre un peu dans l’épisode, même s’il reste utile.
Cela n’est pas un problème pour l’épisode pour autant qui sait rester fun. Notamment car Doctor Who commence à utiliser intelligemment Bill et je dois avouer que cela fait plaisir à voir. On a l’impression que Doctor Who retourne à ce qu’elle savait faire auparavant, avant que Steven Moffat ne s’en occupe. Ce n’est pas une critique envers ce dernier car j’ai toujours apprécié son sens de la globalité et surtout son sens du labyrinthe d’histoires qu’il pouvait créer au milieu de chacun des épisodes d’une saison. Et cet épisode cherche à nous embarquer dans une aventure différente qui ne prend pas la direction classique de tous les épisodes de Doctor Who. Doctor et Bill vont à un moment, dans la seconde partie de l’épisode, passer du film d’horreur (un classique de Doctor Who) à quelque chose de plus proche de l’univers de la série dans un sens : aider les autres. Il y a une forme d’empathie qui parvient à délivrer un truc réellement efficace et qui change un peu tout ce que l’on peut voir habituellement. Je dois avouer que tout cela est plutôt rassurant dans un sens. « Oxygen » de son côté nous plonge dans l’espace avec une histoire assez originale elle aussi, qui reste un brin horrifique (donc proche de « Knock Knock ») mais avec une perspective encore différente.
Notamment car il y avait un brin d’humour qui dans cet épisode était le bienvenu et qui casse un peu tout ce que l’on peut voir habituellement dans la série. Je me demande dans un sens si « Oxygen » n’aurait même pas pu être un double épisode. Il y avait pas mal de choses à raconter mais Doctor Who gratte ici un peu trop en surface afin d’enchaîner les scènes. On ne s’imprègne donc pas suffisamment du huis clos et des personnages. L’idée est alors développée à moitié à cause de l’urgence de donner une conclusion. Mais cela reste tout de même original dans le sens où Doctor Who ne reprend pas encore une fois des tas de vilains et autres créatures que l’on a déjà l’impression d’avoir vu des dizaines de fois auparavant dans la série depuis qu’elle est revenue. Je connais l’amour de Moffat pour les Daleks et les Wheeping Angels par exemple, mais cela fait plaisir de replonger dans ce qui a aussi fait le succès de Doctor Who. Ce ne sont pas forcément les vilains et personnages emblématiques mais la construction même de l’histoire jusqu’à sa résolution. Je me demande par ailleurs si « Oxygen » n’est pas un épisode qui pourrait s’apprécier encore un peu plus si je prenais le temps de le regarder une seconde fois.
Et d’ailleurs, ce n’est pas quelque chose de commun pour Doctor Who, de se dire que cela peut être encore meilleur si l’on avait le temps de se refaire l’épisode. Habituellement tout est habilement fait pour que justement l’épisode soit apprécié du premier coup mais il y a tellement de trucs qui vont et viennent que du coup, on pourrait se demander si l’on a pas loupé des trucs. Et je suis sûr que j’en ai loupé. La série délivre alors dans cet épisode des détails qui n’ont pas toujours le temps de se faire suffisamment entendre. Peut-être même que cet épisode est meilleur aussi quand il va droit au but et ne prend pas de temps. Finalement, avec ces deux épisodes Doctor Who continue de me surprendre alors que son univers est en train de se renouveler et nous prépare petit à petit au départ de Peter Capaldi (qui sera d’ailleurs remplacé par une femme… pour la première fois de l’histoire de tous les Doctor).
Note : 7.5/10 et 8/10. En bref, Doctor Who sait surprendre et nous le démontre avec deux huis clos.