" Deux génocides, deux murs des lamentations dans le sang, tout pour faire un comique. ".
Il fait partie du patrimoine culturel de la France, cette France légère et comique, celle qui rit avec esprit, celle d'Astérix et de Gotlib. Bref, celle de Francis Veber. Il fête ce vendredi 28 juillet 2017 son ...80 e anniversaire. Déjà ! Pendant toute sa carrière au cinéma et au théâtre, comme scénariste et réalisateur de films, ou metteur en scène, il a montré pourtant la jeunesse de son inspiration.
S'il parle de "deux génocides", c'est parce qu'il est à la fois juif (son père) et arménien (sa mère). On lui a même proposé d'être un prétendant au trône en Arménie !
Il a écrit (ou réécrit) le scénario de nombreux films à succès, comme "Le grand blond avec une chaussure noire", "Le professionnel", "Le grand bleu", "Adieu poulet", "Peur sur la ville", "La cage aux folles", etc.
Les films qu'il a réalisés sont peu nombreux mais succulents et à grand succès (douze). Certains films proviennent de pièces de théâtre qu'il a écrites et mises en scène. Souvent, le trait comique tient par le dialogue/duo entre deux personnages clefs. Francis Veber a fait jouer des acteurs "récurrents" dans ses films : Pierre Richard, Gérard Depardieu, Thierry Lhermitte, Richard Berry, Daniel Auteuil, Laurent Gamelon, Michel Aumont, Roland Blanche, Armelle Deutsch, Robert Dalban, etc.
Ses dix meilleurs films ont totalisé plus de 40 millions d'entrées dans les salles de cinéma françaises ! J'en propose quatre, uniquement pour le plaisir de revenir sur de véritables petites "pépites" du cinéma français. Inutile de parler des récompenses, nombreuses, de la profession, la meilleure est celle du grand public.
Le sommet a été pour son fameux "Dîner de c@ns", sorti le 15 avril 1998, avec plus de 9 millions d'entrées. L'histoire est courte et c'est d'abord une pièce de théâtre, bien rythmée, avec des acteurs excellents. Dialogue entre Thierry Lhermitte et Jacques Villeret qui joue le "c@n" de Thierry Lhermitte : chaque convive d'un repas est sensé amené un c@n avec lui pour se moquer de lui. Et certains personnages secondaires sont particulièrement réussis, comme Daniel Prévost, le contrôleur des impôts un peu sadique sur les bords (assez caricatural, certes, mais cela fait tellement plaisir !), ou encore Catherine Frot, un peu nymphomane sur les bords.
Le rôle de Jacques Villeret est d'ailleurs un personnage dont le nom se retrouve dans une petite dizaine de films, François Pignon, depuis Jacques Brel ("L'emm@rdeur") à Pierre Richard ("Les compères" et "Les fugitifs") et également Daniel Auteuil dans "Le placard".
Justement, "Le placard", sorti le 17 janvier 2001, a été, lui aussi, un grand succès avec plus de 5 millions d'entrées en France. Le contexte est plutôt rare dans le cinéma, la vie dans une entreprise, où Daniel Auteuil, craignant d'être licencié, fait semblant d'être homosexuel pour se protéger de son employeur qui, refusant d'être taxé d'homophobie, va devoir le garder. C'est Michel Aumont, son voisin qui a perdu son chat, qui lui conseille cette manœuvre. Le duo se fait avec Gérard Depardieu, dans le rôle du directeur des ressources humaines (pas très crédible cependant), où il y a inversion des rôles entre le fort et le faible.
Autre grand succès (7 millions d'entrées) qu'il faut absolument avoir vu pour comprendre la comédie burlesque à la française, c'est "La chèvre" sorti le 9 décembre 1981, dans un duo cocasse entre Pierre Richard, qui n'a jamais de chance et a été choisi pour cette raison pour retrouver une femme enlevée dans un pays lointain (l'idée ici est de croire qu'il va retrouver la même malchance que la femme). Et la femme, c'est la fille de son patron. Sa participation est donc imposée à Gérard Depardieu, le détective privé d'origine, qui va devoir l'accompagner et qui va sauter de surprises en stupéfactions, en observant toutes les tuiles qui arrivent à son malchanceux partenaire d'aventure.
Enfin, je termine avec un film qui n'a fait "que" (!) 1,3 million d'entrées, "Le jouet", le premier réalisé par Francis Veber, sorti le 8 décembre 1976, avec Pierre Richard dans le rôle d'un petit employé dans un journal, qui va faire un reportage dans un magasin de jouets qui appartient aussi à son patron milliardaire joué par le sévère Michel Bouquet (la doublure d'un Marcel Dassault dans la réalité). Le fils de ce dernier passe dans le magasin pour choisir un jouet et choisit ...Pierre Richard ! Le directeur du magasin, Michel Aumont, a beau lui dire que ce n'est pas un jouet mais un monsieur, rien à faire et comme le patron a toujours raison, on finit par emballer le monsieur (qui accepte de peur d'être licencié)... Ce sont donc souvent des comiques de situation avec un soupçon d'absurde.
Aussi sur le blog.
Sylvain Rakotoarison (28 juillet 2017)
http://www.rakotoarison.eu
Pour aller plus loin :
Claude Rich.
Francis Veber.
Mimie Mathy.
Victor Lanoux.
Robert Dalban.
Acting.
Disparition de Zsa Zsa Gabor, Michèle Morgan, Claude Gensac, Carrie Fisher et Debbie Reynolds (dessin).
Kirk Douglas.
Gisèle Casadesus.
Jean Gabin.
Michel Aumont.
Grace Kelly.
Alice Sapritch.
Thierry Le Luron
Pierre Dac.
Coluche.
Charles Trenet.
Georges Brassens.
Léo Ferré.
Christina Grimmie.
Abd Al Malik.
Daniel Balavoine.
Édith Piaf.
Jean Cocteau.
Yves Montand.
Gérard Depardieu.
Michel Galabru.
Bernard Blier.
http://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20170728-francis-veber.html