C'est ce que mes parents disaient à propos de tout ce qui n'était pas nécessaire pour survivre ou pour gagner de l'argent. Le sport, les loisirs ou le farniente étaient tous parfaitement inutiles.
Toléré à la rigueur était la convalescence après un accident (encore si ce dernier était lié au travail) ou une maladie. Tout ce qui était fait en vue de fortifier le corps ou l'esprit (sauf la pratique religieuse) tombait dans cette catégorie de « l'inutile », donc indésirable et gaspillé.
Pour être juste à l’égard de mes parents, ils avaient vécu sous un régime de survie depuis le jour de leur naissance et seuls les actions et pensées « utiles » étaient vitales. Il n'y avait pas de place pour le futile et le superflu tout au cours de leur vies.
Si, après ma disparation, il devait s’avérer que mes parents avaient raison, et au vu de tout ce que j'ai pu dire et faire, j'aurai consacré beaucoup trop de temps à des activités et des efforts qui ne « servaient absolument à rien » ...