Titre:
Le monde à Malec
Auteurs :
Malec (scénario et dessin)
Editeur :
Delcourt
collection
: Tapas
Année :
2017
Pages
: 144
Résumé :
Malec
a décidé de nous raconter sa vie. Mais c'est quoi, sa vie ? Et bien
dans le désordre, sa rencontre et son mariage avec Kirika, jeune
(moins que lui nous affirme-t-il) femme Coréenne, son rêve d'aller
travailler (et donc vivre) au Japon, son installation au pays du
soleil levant, sa vie de couple, son boulot, des histoires qui n'ont
rien à voir avec tout cela et d'autres qui ont tout à voir, bref,
le monde à Malec est une BD qui nous raconte... Ben, le monde de
Malec en fait !
Mon
avis :
La
table des matières vous donne tout de suite le ton, je n'en dirais
pas plus mais voilà, l'ambiance déjantée, et surtout la mise en
abyme sont de rigueur tout au long des pages qui défilent, en même
temps que les barres de fou rire. En tout cas, moi, j'ai bien ri.
Même si j'ai retrouvé certains gags que j'avais déjà lu sur le
site internet (non, son site ne s'appelle pas le site à Malec, bien
tenté ! D'une manière étonnante et pour s'opposer à cette
tournure de phrase qui pourrait devenir une mauvaise habitude, il
s'appelle tout simplement le blog à Malec), j'ai ri une nouvelle
fois en les relisant.
Le
plan de ce récit existe, même s'il ne saute pas aux yeux au premier
abord, et ce n'est pas le plus important. Le vrai plaisir, c'est de
découvrir des tranches de vie alternées avec des histoires fictives
pures. En effet, Malec se met en scène lui-même avec Kirika et
d'autres (comme ses amis et sa famille). Et cet avatar de lui-même
qui est héros de BD ayant parfaitement conscience d'être un héros
de BD, mais surtout d'être également le créateur de la BD et donc,
qui a le pouvoir d'influer l'histoire, mais pas trop car il s'agit de
conter des anecdotes de vie, ne se prive pourtant pas de nous
rappeler qu'il peut en user comme bon lui semble, de ce pouvoir...
Si, à la fin de cette phrase, certaines choses ne vous paraissent
pas claires, elles vous sauteront aux yeux en parcourant la BD. Par
exemple, Malec n'hésite pas à faire exploser le quatrième mur, et
tel un Woody Allen moins vieux, ou un DeadPool moins masqué, il
s'adresse au lecteur - à nous donc -, pour partager ses avis, ou
nous présenter ses autres avatars, comme Super-connard. Un
personnage Malecien en diable, qui a la faculté de bien porter son
nom puisqu'on le prend assez vite en grippe, bien qu'à la relecture,
il ne dise pas que des super conneries (oui, mais alors là, il ne
porte plus vraiment bien son nom, me direz-vous ? J'y peux rien,
c'est le paradoxe à Malec) !
L'humour mis à nu par Malec !
Bon,
vous avez saisi que l'humour traîne ses savates à chaque page pour
notre plus grand plaisir. Et le dessin dans tout ça ?
Malec
prend le pinceau aussi bien que la plume dans ce récit qui enchaîne
des histoires courtes de différents formats. Les personnages sont
stylisés de manière faussement simple, car à chaque page, ils
révèlent un dynamisme digne de DragonBall (dans les moments où il
frappe et parfois aussi dans les moments où il parle), qui n'est pas
forcément facile à atteindre. Le décor varie, parfois totalement
absent, parfois présent par une nappe de couleur créant un fond
d'ambiance, parfois précis et posé pour situer les personnages dans
le lieu de l'action. Malec prend une totale liberté et suit la règle
qui consiste à ne pas s'en fixer. Et au final, tout cela passe très
bien et contribue à créer une diversité qui évite la lassitude
que pourrait créer un format strip classique. Les récits se
développent sur une à deux pages, voire parfois une demi-page. Là
aussi, pas de règle. Les gags ponctuent parfois une histoire courte,
comme les blagues sur Retour vers le Futur ou alors plusieurs gags
couvrent un arc narratif plus long comme la recherche d'appartement
ou le retour en France. Bref, avec Malec, vous avez le choix. Alors
profitez-en !
Je
vous recommande d'aller faire un tour dans le monde à Malec. Et pour
vous donner un aperçu et vous permettre de franchir le cap sans
remords, si vous ne le connaissez pas déjà, allez traîner dans le
blog à Malec. Vous y trouverez des gags, certes, au format
classiques,mais aussi des Turbomédia, une des formes de la BD
numérique, au sens de BD créée sous une forme spécifique à la
lecture sur écran. Et puis, si vous n'êtes pas rassasié, il reste
sa chaîne youtube, qui ne s'appelle pas la chaîne à Malec !
Allez,
je vous laisse avec le spécial Malec de Delcourt où
vous pourrez retrouver quelque part, entre autres surprises, la BA de
cette BD :
Et
pour la petite histoire, notons que cette BD est au format paysage et
non portrait, ce qui ne gâte rien au plaisir que j'ai eu à la lire.
Zéda
rencontre Malec pour des révélations fracassantes !
David
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