Dunkerque // De Christopher Nolan. Avec Fionn Whitehead, Mark Rylance et Tom Hardy.
Si Il faut sauver le Soldat Ryan de Steven Spielberg a immortalisé le débarquement en Normandie, Dunkerque de Christopher Nolan se concentre sur une partie un peu moins connue de l’Histoire de la Seconde Guerre Mondiale : l’évacuation des troupes alliées à Dunkerque. Cette oeuvre est un peu un virage à 360 pour Christopher Nolan et bien qu’il était difficile au premier abord de l’imaginer sur un tel projet (qui aurait plus été pour Spielberg dans mon esprit), il relève le défit haut la main et délivre un film émouvant, brillant et même très habité par l’esprit de ces soldats sauvés ou de ces soldats tués. Dans son scénario, Christopher Nolan donne le ton et sa propre vision des choses, sombre mais avec une vraie lueur d’espoir cachée derrière quelques personnages qu’il transforme en véritables héros : le père et son fils qui vont prendre leur bateau pour aller à Dunkerque, le jeune britannique qui va tenter de sauver un français épuisé par cette guerre, ce pilote qui va mettre sa vie en péril pour détruire la flotte aérienne allemande, et bien d’autres encore. Ce sont ces personnages qui font le film et c’est eux, plus que la globalité de l’histoire, que l’on a envie de retenir. Il a sûrement été inspiré par ce que Spielberg a fait avec Il faut sauver le Soldat Ryan même si la vision reste légèrement différente. Peut-être aussi car Nolan n’est pas Spielberg et vice versa.
Le récit de la fameuse évacuation des troupes alliées de Dunkerque en mai 1940.
Dunkerque sait aussi nous plonger au coeur de ce cauchemar que 400 000 soldats vont vivre durant plusieurs jours. Ils ont tous l’espoir de revoir leur pays et à chaque fois le film vient rappeler à chacun que peut-être ils ne reviendront jamais en vie. Mais Dunkerque porte aussi un regard brut sur le fait que l’évacuation de ces troupes était le point de départ d’une potentielle invasion allemande sur le sol britannique. Plutôt que de jouer le grand spectacle vide qui se contente de contempler ce qui se passe, Nolan se concentre sur la survie et la façon dont chacun tente de survivre. Il y a donc plusieurs visions, et les héros sont ceux qui justement sont mis en lumière et n’ont pas la même morale que d’autres (le soldat qui veut empêcher un bateau de revenir sur Dunkerque, le régiment qui veut évacuer le français et son héros pour des raisons de survie discutables, etc.). Il y a pas mal de messages très jolis dans ce film mais aussi un fatalisme qui permet de nous mettre face à l’horreur de la situation. Des morts, il y en a et Nolan ne se fait pas prier. Il ose nous montrer l’horreur dans laquelle ces soldats ont été plongés. Il y a donc plusieurs façons de mourir : en tombant sur la tête, en finissant brûlé, noyé, explosé par une bombe, etc. En tout cas, Dunkerque est un spectacle grandiose que j’ai déjà envie de revoir tant j’ai l’impression d’avoir loupé de choses…
Note : 10/10. En bref, un spectacle qui met en scène des héros de cet évènement historique dont on parle finalement si peu.