Twin Peaks // Saison 3. Episodes 11 et 12. The Return, Part 11 & 12.
Après que les deux épisodes précédents n’étaient pas transcendant, « Part 11 » ne l’est pas vraiment non plus. C’est étrange car Twin Peaks a énormément de choses à nous raconter mais elle semble un peu perdue à ce moment de son histoire et ne sait pas forcément comment enclencher la machine à nouveau. Je pense que le nom de cette saison 3 : Twin Peaks The Return n’est pas anodin. En effet, ce n’est pas seulement le retour de Twin Peaks qui est en question ou le retour à Twin Peaks, mais plutôt une série sur le retour. Pas le retour des personnages mais sur ce que c’est que de revenir. C’est étrange mais c’est une série qui est ancré ici cette année dans la nostalgie alors qu’au premier abord Twin Peaks n’a jamais été une série sur la nostalgie. Mais j’apprécie tout cela car cela fonctionne très bien pour de nombreuses raisons. Alors que cela fait déjà onze épisodes que l’on est revenu à Twin Peaks, c’est une série qui utilise ses acteurs de façon intelligente dans des rôles intéressants mais qui ne sont pas forcément ceux dont on se souvient le plus ou le mieux. Mais pour certains c’est un retour de la tombe, alors que Catherine E. Coulson, Don S. David, Miguel Ferrer et Warren Frost sont décédé avant que la saison ne puisse s’achever.
Et ce qui est étrange avec « Part 11 » c’est que la série n’utilise pas aussi bien la nostalgie ici que dans les précédents épisodes. Dale Cooper est un personnage important dans l’histoire de Twin Peaks et je dirais même que « Part 11 » tente justement de démontrer à quel point il est important. Mais ce n’est pas que ça, c’est bien plus. Dale peut revenir mais il ne sera plus jamais celui qu’il a été par le passé. La destination de la saison reste encore très étrange, alors que l’on plonge petit à petit dans l’histoire de chacun des personnages mais qu’il reste difficile de savoir où est-ce que Twin Peaks compte réellement aller. L’histoire de Dale Cooper notamment qui n’est pas encore très bien développée ou suffisamment fluide pour que l’on en comprenne tous les mécanismes. Ce n’est pas un défaut puisque Twin Peaks a toujours été comme ça, très confuse et ambiguë sur sa façon d’utiliser son univers et ses personnages, mais pour le moment cela reste encore très étrange et curieux. J’ai besoin de voir un peu plus de tout cela pour mieux cerner l’histoire. Shelly et Bobby veulent sauver leur fille des erreurs qu’ils ont commis. Et c’est tout un tas de choses de ce genre là que Twin Peaks ne délivre pas de façon aussi efficace que l’on pourrait le souhaiter.
La série ne délivre donc pas sa dose de clichés nostalgiques familiers comme il se doit. Mais Twin Peaks a plus d’un tour dans son sac ce qui rend « Part 12 » plutôt sympathique. Peu importe ce que l’on pouvait attendre de ce retour de Twin Peaks, je pense que ce n’était pas The Gordon and Albert Show. Et pour le meilleur (ou pour le pire), même si l’on n’en voulait pas ou l’on en avait envie, c’est ce que Twin Peaks cherche à nous offrir ici. Cependant, je trouve cela plutôt fascinant mine de rien. La dynamique entre ces deux collègues fonctionne très bien et leur amitié est solide comme un roc. C’est ce petit brin de folie et d’originalité (très nostalgique) qui rend cet épisode bien plus frais que les trois précédents qui m’avaient un peu ennuyés. « Part 12 » a également ses petits moments de folie qui rappellent les vielles années de Twin Peaks et la gloire de cette série. Car cette gloire n’est plus vraiment quand on voit les audiences catastrophiques de cette saison 3 sur Showtime (mais bon, je ne suis pas sûr que cela soit si important que ça non plus tant le nom en lui même créé un écho). Twin Peaks créé donc pas mal de bonnes surprises tout au long de cet épisode, en partie grâce à Gordon et Albert. Nous avons aussi Sarah Palmer que l’on a brièvement vue dans le premier épisode et qui fait une apparition bien plus longue dans cet épisode, pour notre plus grand plaisir.
Finalement, Twin Peaks sait comment s’y prendre pour nous offrir des surprises mais elle a aussi un peu de mal par moment à jouer de sa propre nostalgie. Le téléspectateur n’est pas dupe et « Part 12 » vient le remettre dans le bain, fort heureusement pour David Lynch qui a failli me perdre en cours de route…
Note : 5/10 et 8/10. En bref, deux aventures différentes sur bien des points.