Je profite de cette trêve estivale pour me confier à vous, chers lecteurs fidèles de mon blog, et vous avouer mon addiction à … la productivité personnelle. Avant de vous en dire plus sur ma pathologie, permettez-moi de vous poser une question un peu indiscrète : êtes-vous déjà allé(e) sur Youporn ? Vous ? Non !… Mais un ami peut-être ?…
Alors, comme vous n’y êtes jamais allé(e) personnellement, trop occupé(e) à parcourir les colonnes de ce blog, je vais vous faire gagner du temps en allant droit au but : la quête de la méthode de productivité personnelle ultime et parfaite s’apparente à de la pornographie. Moi, ce phénomène a commencé il y a une dizaine d’années…
Vous commencez par quelques recherches éparses, quelques articles éveillent votre attention, puis tout doucement vous testez la dernière méthode à la mode. Vous y prenez gout, votre organisation et votre productivité personnelles s’améliorent de concert et vous vous dites que vous pouvez encore faire mieux !
Là commence une lente descente aux enchères. Celle de faire encore plus vite, encore mieux. Votre vie ressemble à une liste de tâches. Vous hantez les sites dédiés, les livres et autres publications, les applications : GTD, …Remember the Milk, Todoist, Trello, Evernote, Dropbox, Outlook…
Au final, vous en oubliez l’essentiel. Car la déviance principale est identique à la pornographie. Le risque majeur est de penser que la vraie vie doit ressembler à celle de Youporn ! Vous pensez que ce que dit David A. s’applique dans la vie de tous les jours. Et vous êtes alors à la recherche de performance. Vous troquez l’efficacité personnelle pour de la productivité personnelle. Rocco Siffredi devient le mari parfait, l’image du compagnon idéal. Performer (en anglais sous forme d’adjectif ou sous forme de verbe en français) devient le terme clé.
Mais même si je présente cette addiction sous forme divertissante, il n’en demeure pas moins une obsession. Et c’est embêtant car il faut voir le flux de travail non pas comme un verre que l’on remplit mais comme une autoroute : il faut laisser des espaces dans son agenda pour que cela reste fluide.
Dans le cas de non respect de cette règle :
> Nous sombrons dans le multi-tasking
> Nous travaillons à toute vitesse recherchant la quantité (productivité), même aux dépends de la qualité (efficacité)
Les adeptes du multitâches se concentrent sur la capacité et non le débit ! L’autoroute du cerveau se remplit et c’est le surmenage.
Alors face à cette envie irrépressible de toujours en faire plus et d’imaginer qu’il existe quelque part une méthode qui nous permettra cela, il faut se raisonner : stop à la productivité classée X.