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Les Solitaires de Tim Lane, la chronique solitaire...

Publié le 08 août 2017 par 7bd @7BD

Couverture de Les Solitaires de Tim Lane chez Delcourt
Titre: Les Solitaires Auteurs : Tim Lane (scénario et dessin) Editeur : Delcourt collection : outsider Année : 2017 Pages : 296 Résumé : Des extraits de poème, l'histoire d'un homme assis dans un bus, le regard perdu, une photo, l'histoire d'un garçon en fuite qui s'embarque clandestinement dans un train de marchandises, une publicité, une figurine à découper, un homme qui débarque à l'improviste chez un couple pour Noël et d'autres BD, textes, images qui vont finir par étrangement tisser des liens entre eux, ou pas. Mon avis : Des histoires courtes, très courtes, d'autres plus longues mais découpées en nombreuses parties. Des chroniques sur des moments d'histoires – la grande histoire -, des événements, des périodes ou bien encore des publicités, des textes, des interviews, des rencontres... Bref, voilà les composantes de cette BD, un ensemble fragmenté de multiples récits partant dans plusieurs directions, reliés peut-être par l'époque où tout se passe, les années cinquante-soixante. Et encore, rien n'est moins sûr ! Alors vous pouvez lire cette BD en plusieurs fois ou en une, mais alors bloquez votre soirée. Selon votre vision des choses, vous serez fatigué rapidement de ne pas saisir un fil directeur dans tout cela ou alors, vous vous enchanterez de bondir de monde en monde, pour vous rendre compte que tous ces mondes n'en font peut-être qu'un. Tim Lane nous entraîne dans son univers, peut-être même tout simplement dans sa tête, mais malgré ces nombreuses apparitions au cours de ces histoires, rien ne nous dit qu'il y a une part de vrai dans tout cela, mais rien ne nous dit que tout est faux. Comme d'habitude, la vérité va se situer vers un juste milieu. En fait, non, elle va se situer quelque part sur une ligne, et nous aurons beaucoup de mal à la trouver.
Mais finalement, l'essentiel n'est pas tant de trouver la vérité que d'accepter de larguer les amarres pour ces deux cent quatre-vingt seize pages d'immersion, et d'accepter ainsi l'improbable comme possible et l'irréel comme probable. Selon les histoires, vous serez dans le comique pur, dans le réaliste historique ou bien dans l'onirique étrange. Oui, David Lynch traîne ses savates quelque part dans ses pages et ce n'est pas étonnant que, tout comme lui, Tim Lane ne donne pas les clés de compréhension. Et que tout comme chez Lynch, la musique a une place, même éparse, dans ce récit ou ces récits, je ne sais comment dire. Au hasard des pages, vous trouverez des références musicales, des paroles de chanson, le tout en parfait accord avec les extraits de poème. Le vers rime avec la prose, l'encadre et la relâche. Page de Les Solitaires de Tim Lane chez Delcourt Du Noir et blanc au contraste fort, pour une histoire étrange, une parmi d'autres... Point de vue dessin, Tim Lane opte pour le noir et blanc, nous plongeant encore plus dans son monde fifties en recourant à des pages totalement noires, marquant une pause entre deux histoires, entre deux moments, pour placer une citation, un extrait. Le trait est réaliste sans être profondément détaillé. Et Tim Lane parvient, selon les récits, à nous proposer différents styles de dessins. Même si son trait ressort assez rapidement au cours des histoires. Mais de la même manière qu'il joue sur les polices, il place quand même quelques pages couleurs, textes écrits sur papier jaune de cahier d'écolier, quelques ciels bleus, avant de repartir vers le noir et blanc aux contrastes forts. Chez Tim Lane, le noir se révèle aussi vivant que le blanc, et si des pages noires coupent et posent pour un temps l'action, les cases savent déborder de noir également. Un noir nocturne qui plonge les personnages dans de bien étranges réflexions. Le découpage et le cadrage sont aussi passés à la moulinette. Cases petites et serrées ici, grandes cases sans contour là, mais toujours ce noir présent, quelque part, comme un rappel, même sur les pages les plus claires. Tim Lane nous offre une BD étrange, mystérieuse, envoutante, qu'on redécouvrirait peut-être plus tard, en espérant saisir le moment qui permettra de tout comprendre. Même si, au fond, aucun de nous ne sait si ce passage existe vraiment et s'il est nécessaire. Zéda aussi est un solitaire ! Les Solitaires de Tim Lane, la chronique solitaire... David
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